Communiqué diocésain

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  • CD n°6 du 07-02-2024

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 7 FEVRIER 2024

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    TU N'AURAS PAS D'AUTRE DIEU !



    Ce Mercredi 14 Février 2024 débute le Carême. Ce temps liturgique est marqué par une insistance particulière sur la conversion du coeur. Au centre de la démarche synodale que vit notre Eglise, nous retrouvons cette invitation à la conversion qui nous permettra de grandir dans la communion, la participation et la mission. En ouvrant le temps du carême par l’imposition des cendres, l’Eglise nous appelle à rejeter les faux dieux et les idoles, et ainsi, nous laisser regarder par le Christ en toute confiance. Oui, nous laisser regarder par le Christ, sans crainte, avec foi, et avec le désir de changer dans nos vies et avec son aide ce qui nous détourne de lui, afin de nous ouvrir à son royaume, à sa miséricorde…
    Ecoutons ce que dit le Pape François dans son message pour le Carême 2024 : « Accueillons le Carême comme le temps fort durant lequel sa Parole s’adresse de nouveau à nous : « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage » (Ex 20, 2). C’est un temps de conversion, un temps de liberté. Jésus lui-même, comme nous le rappelons chaque année à l’occasion du premier dimanche de Carême, a été conduit par l’Esprit au désert pour être éprouvé dans sa liberté. Pendant quarante jours, il sera devant nous et avec nous : il est le Fils incarné. Contrairement au Pharaon, Dieu ne veut pas des sujets, mais des fils… Pendant le Carême, nous trouvons de nouveaux critères de jugement et une communauté avec laquelle nous engager...

    Cela implique une lutte : le livre de l’Exode et les tentations de Jésus dans le désert nous le disent clairement. À la voix de Dieu, qui dit : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie » (Mc 1, 11) et « Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi » (Ex 20, 3), s’opposent en effet les mensonges de l’ennemi. Les idoles sont plus redoutables que le Pharaon… Nous pouvons nous accrocher ainsi à l’argent, à certains projets, à des idées, à des objectifs, à notre position, à une tradition, voire à certaines personnes. Au lieu de nous faire avancer, elles nous paralyseront. Au lieu de nous rapprocher, elles nous opposeront. Mais il y a une nouvelle humanité, le peuple des petits et des humbles qui n’a pas succombé à l’attrait du mensonge. Alors que les idoles rendent muets, aveugles, sourds, ou immobiles ceux qui les servent (cf. Ps 114, 4), les pauvres en esprit sont immédiatement ouverts et prêts : une silencieuse force de bien qui guérit et soutient le monde.


    Il est temps d’agir, et durant le Carême, agir c’est aussi s’arrêter. S’arrêter en prière, pour accueillir la Parole de Dieu, et s’arrêter comme le Samaritain, en présence du frère blessé. L’amour de Dieu et du prochain est un unique amour. Ne pas avoir d’autres dieux, c’est s’arrêter en présence de Dieu, devant la chair de son prochain. C’est pourquoi la prière, l’aumône et le jeûne ne sont pas trois exercices indépendants, mais un seul mouvement d’ouverture, de libération : finies les idoles qui nous alourdissent, finis les attachements qui nous emprisonnent… En présence de Dieu, nous devenons des frères et des soeurs, nous percevons les autres avec une intensité nouvelle : au lieu de menaces et d’ennemis, nous trouvons des compagnons et des compagnes de route. C’est le rêve de Dieu, la terre promise vers laquelle nous tendons une fois sortis de l’esclavage.

    La forme synodale de l’Église, que nous redécouvrons et cultivons ces dernières années, suggère que le Carême soit aussi un temps de décisions communautaires, de petits et de grands choix à contre-courant, capables de changer la vie quotidienne des personnes et la vie d’un quartier : les habitudes d’achat, le soin de la création, l’inclusion de celui qui n’est pas visible ou de celui qui est méprisé. J’invite chaque communauté chrétienne à faire cela : offrir à ses fidèles des moments pour repenser leur style de vie ; se donner du temps pour vérifier leur présence dans le quartier et leur contribution à le rendre meilleur. Quel malheur si la pénitence chrétienne ressemblait à celle qui attristait Jésus. À nous aussi, il dit : « Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent » (Mt 6, 16). Au contraire, que l’on voie la joie sur les visages, que l’on sente le parfum de la liberté, qu’on libère cet amour qui fait toutes choses nouvelles, en commençant par les plus petites et les plus proches. »


    Accueillons donc avec foi cette invitation du Saint Père. En demandant la grâce de la conversion, puissions-nous éprouver la présence de Dieu dans nos coeurs, repenser notre style de vie et trouver la réponse à cette question : « Et qui est mon prochain ? ». L’ayant reconnu, nous pourrons alors nous faire effectivement proches de lui pour l’aimer et marcher avec lui !


    + Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU

  • CD n°7 du 14/02/2024

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 14 FEVRIER 2024

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    EUTHANASIE OU SOINS PALLIATIFS


    Le 1er Février dernier, le documentaire : "Les Souffrances cachées de l'euthanasie" était lancé en direct sur YouTube. À cette occasion, plusieurs AFC (Associations Familiales Catholiques) ont organisé des projections suivies de débats et d'échanges dans le but de faire connaître les conséquences désastreuses de l'euthanasie sur les proches et les soignants. A ce propos, François TRUFFIN, infirmier en soins palliatifs et intervenant dans ce documentaire disait ceci : "L'humanité a beaucoup mieux à proposer que l'euthanasie, elle a les soins palliatifs". Rappelons ici à cette occasion quelques prises de position sur ce débat qui touche à la dignité humaine et à l’accompagnement des malades en fin de vie.


    La conférence des évêques de France, dans une déclaration datée de Mars 2018, rappelait d’abord que « quelles que soient nos convictions, la fin de vie est un temps que nous vivrons tous et une inquiétude que nous partageons. Chacun doit donc pouvoir y réfléchir le plus sereinement possible, en évitant les écueils des passions et des pressions ». S’opposant fermement à cette légalisation d’une assistance médicale au suicide et de l’euthanasie, les évêques justifiaient ainsi leur position : « Si l’État confiait à la médecine la charge d’exécuter ces demandes de suicide ou d’euthanasie, des personnels soignants seraient entraînés, malgré eux, à penser qu’une vie ne serait plus digne d’être vécue… Le médecin, au service de l’individu et de la santé publique, exerce sa mission dans le respect de la vie humaine, de la personne et de sa dignité. Tuer, même en prétendant invoquer la compassion, n’est en aucun cas un soin. Il est urgent de sauvegarder la vocation de la médecine ».


    Dans un article publié le 5 Avril 2021 par le Blog des facultés Jésuites de Paris, département Ethique biomédicale et intitulé « Loi pour l’euthanasie : désolé, ça ne passe pas ! », le P. Bruno SAINTÔT sj rappelait avec force : « … l’euthanasie n’est pas un soin… cela ne fait pas partie de la mission du médecin. C’est devenu difficile à comprendre. L’Association médicale mondiale (AMM) « …renouvelle son attachement profond aux principes de l’éthique médicale et au plus grand respect de la vie humaine. En conséquence, l’AMM est fermement opposée à l’euthanasie et au suicide médicalement assisté. […] Aucun médecin ne saurait être forcé à participer à une euthanasie ou à aider une personne à mettre fin à ses jours » C’est clair. Le Conseil national de l’Ordre des médecins français est aussi ferme : « Le devoir du médecin est de soigner, soulager, accompagner. Le Conseil national de l’Ordre réitère donc sa position selon laquelle la décision d’euthanasie ou de suicide assisté sont des actes qui ne concernent ni les médecins, ni les soignants. Ce n’est pas le rôle du médecin de provoquer délibérément la mort ».


    Et alors que le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) donnait en Septembre 2022 un avis ouvrant la voie à la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie en France, Mgr d’ORNELLAS, Archevêque de Rennes et responsable du groupe de travail « Bioéthique » de la Conférence des évêques de France (CEF) réagissait dans un article publié le 14 Septembre 2022 : « l’avis du CCNE est un magnifique plaidoyer pour les soins palliatifs. Il exprime avec finesse et justesse ces soins « essentiels » à la médecine. Il dénonce les faiblesses de leur mise en oeuvre en France, malgré les lois qui les promeuvent comme un droit pour chaque citoyen. Il appelle vigoureusement à un effort de l’État pour que se diffuse partout la « culture palliative » en notre pays… Dans leur écrasante majorité, les médecins des soins palliatifs dénoncent la contradiction entre le soulagement qu’ils savent offrir et la proposition de donner la mort, proposition que les patients seront obligés d’envisager. » Pourtant, poursuit Mgr d’ORNELLAS, « l’avis du CCNE jette du brouillard sur la réflexion. Il utilise le même mot « fraternité » pour qualifier à la fois l’aide active à mourir et l’accompagnement par les soins palliatifs. Mais comment appeler fraternel le geste qui donne la mort à son frère qui la demanderait ? Ce n’est pas dans le brouillard qu’on discerne le projet de société à édifier ! Soit nous choisissons une société des désirs individuels qui s’imposent à tous, y compris au corps médical, société fragile et fluctuante, sans consistance et sans visée commune. Soit nous souhaitons une société de la fraternité grâce à laquelle les personnes les plus vulnérables sont collectivement entourées de considération et accompagnées par les soins, société bâtie sur une espérance. »


    Et le 02 Avril 2023, la Convention citoyenne sur la fin de vie composée de 185 Français, de 18 à 87 ans, tirés au sort, après s’être réunie pendant trois mois pour débattre de cette question, s’est prononcée en faveur d'une légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté en France, ce qui a provoqué ce commentaire de Mr Tugdual DERVILLE, porte-parole d'Alliance Vita. : « Parler de «l’aide active à mourir» cache ces mots que l’on ne veut pas prononcer car ils font peur, à juste titre d’ailleurs. Un des éléments peut-être les plus graves est que l’on est en train de s’orienter vers l’idée qu’il y aurait des suicides positifs. Le risque dont nous parlent les spécialistes de la prévention du suicide est qu’en connotant positivement le suicide, l’on n’aboutisse à les encourager avec un effet de contagion. »
    « Tu ne tueras pas » (Ex 20, 13)… Gardons-nous d’oublier que Dieu est maitre et source de la vie !



    + Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU

  • CD n°8 du 21-02-2024

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 21 FEVRIER 2024

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    « JESUS FUT TENTÉ »


    L’évangile de ce 1° Dimanche nous rappelait que durant son séjour au désert, Jésus fut tenté par Satan ! Plus tard, il fut également tenté par les Juifs qui lui demandaient un signe venu du ciel pour prouver son identité. Tenté également au jardin de Gethsémani peu avant son arrestation : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ». Et à chacune de ces tentations, Jésus fait face avec courage, mettant ainsi en échecs les manoeuvres du diable qui cherchait à l’éloigner de la volonté de son Père, manifestant ainsi une fidélité sans faille à celui-ci. La manoeuvre du Satan n’était pas nouvelle. Dès leur création, celui-ci n’avait-il pas séduit Adam et Eve en les détournant du projet de Dieu en leur faisant miroiter qu’ils pouvaient devenir des dieux, affirmant que Dieu leur mentait et les empêchait d’être heureux, semant le doute en faisant croire que Dieu était jaloux, qu’il leur mentait, et au bout du compte, que son amour pour sa créature n’était qu’illusion. Cette tentation demeure aujourd’hui bien réelle, de croire que Dieu ne nous aime pas, qu’il nous ment, qu’il nous trompe, qu’il ne cherche qu’à nous « coincer » et à punir ! Alors oui, il est bon de lui demander de nous aider à croire en la puissance de son amour et « qu’il ne nous laisse pas entrer en tentation ». Si Adam et Eve succombent, Jésus, lui, résiste en refusant d’entrer dans les perspectives du malin. Il repousse la tentation, il se nourrit de la Parole de son Père, il s’en remet totalement à lui pour son salut, il refuse à la haine d’envahir son coeur et porte un regard de miséricorde sur ceux qui le persécutent. Cette fidélité à son Père et ce refus de céder à la tentation conduit le Christ à sa victoire sur la croix, ce qu’expriment ces mots de l’apôtre Paul parlant de Jésus « obéissant jusqu’à la mort, et la mort sur la croix » (Ph 2, 8).


    La réalité de la tentation fait partie de notre vie. Elle trouve son origine chez le Satan, l’adversaire, qui cherche à nous séparer de Dieu, qui cherche à briser notre amitié avec Dieu. Être tenté n’est donc pas un péché, c’est une réalité. Tout va donc se jouer sur notre réaction face à la tentation : consentir ou refuser. Le diable prend un malin plaisir à nous séduire en faisant miroiter à nos imaginations, à notre intelligence des choix, des objets trompeurs qui éveillent notre désir et nous conduisent loin du chemin que Dieu nous propose. Cependant, souvenons-nous que nous sommes maîtres de notre volonté. La décision nous revient de consentir ou de refuser, et là, Satan ne peut rien !
    Mais Jésus connait bien la réalité humaine, il sait de quoi nous sommes faits. Aussi, dans la prière à son Père qu’il enseigne aux disciples, figure cette demande : « Ne nous laisse pas entrer en tentation », c’est-à-dire « donne-nous de pouvoir dire non et de résister aux ruses du malin qui cherche à nous séparer de toi ». Au moment de sa Passion, il dira à ses disciples : « Priez pour ne pas entrer en tentation » (Lc 22, 40). Quand la tentation se présente, Jésus invite à prendre le chemin de l’union à Dieu, le chemin de la Foi, de l’espérance et de la charité.


    Il convient ici de distinguer la tentation de l’épreuve. L’épreuve permet de mettre à jour et de révéler la réalité profonde d’une personne, au-delà des apparences. Ainsi dit-on que Dieu éprouve l’homme pour connaître le fond de son coeur, « comme l’or est vérifié au feu ». Que l’on se souvienne d’Abraham à qui Dieu demande d’offrir son fils Isaac pour vérifier sa foi et sa confiance… de l’Exode au cours duquel Dieu met son peuple à l’épreuve de la faim et de la soif… L’épreuve reste ordonnée à la vie, car elle rapproche de Dieu ; Mais lorsque l’épreuve vient du Satan, elle devient tentation, et la tentation enfante la mort. Car elle éloigne de Dieu. L’épreuve est un don de grâce, la tentation une invitation au péché. L’épreuve permet la croissance dans la foi, la fidélité, l’espérance et la liberté, elle ajuste l’Homme au mystère de Dieu. Elle nous unit et nous fait entrer plus avant dans le mystère de la mort résurrection du Christ. La tentation venant du Satan détourne le croyant de sa relation à Dieu, elle sert ce désir toujours présent chez l’homme de se prendre pour Dieu, de prendre sa place, elle pousse l’homme à renier l’alliance que Dieu a conclue avec lui par son Fils Jésus Christ.
    Enfin, souvenons-nous que combat contre la tentation demande une décision personnelle que nul ne pourra prendre à notre place, certes, mais c’est ensemble et en Eglise que nous serons plus forts pour résister et poursuivre notre combat contre le mal !



    + Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU

  • CD n°9 du 28-02-2024

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 28 FEVRIER 2024

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    « QUAND VOUS JEÛNEZ ! »


    Depuis le Mercredi des cendres, nous voici entrés en Carême, ce temps de préparation à la grande célébration du mystère de Pâques. Pendant ce temps liturgique, l’Eglise nous invite au jeûne, à l’aumône et à la prière. Arrêtons-nous sur le jeûne pour en comprendre mieux la signification.


    Concrètement, jeûner consiste à se priver de toute nourriture et de toute boisson. Si aujourd’hui, cette pratique est peu prisée, c’est que son sens et son utilité spirituelle ne sont guère perçus ! Pourtant dans beaucoup de religions, le jeûne revêt une place importante, et pas seulement dans le Christianisme. La Bible sur laquelle repose l’attitude de l’Eglise rejoint sur ce point les autres courants religieux. Mais elle précise le sens du jeûne et en règle la pratique. Avec la prière et l’aumône, le jeûne est un des actes essentiels par lequel le croyant traduit devant Dieu son humilité, son espérance et son amour.


    L’Homme est à la fois âme et corps, chair et esprit. Il serait donc incomplet d’imaginer une religion purement spirituelle, dans les nuages. L’âme a besoin des actes et des attitudes du corps. Le jeûne qui peut se vivre éventuellement aussi par privation de télévision, de sucreries, de cigarettes, de boissons ou de toute chose dont nous pourrions devenir « accros » n’aura de valeur aux yeux du Seigneur non pas par la quantité de ce dont on se prive mais s’il est accompagné de prière traduisant ainsi l’humilité devant Dieu. Jeûner équivaut à humilier son âme. Il ne s’agit pas d’exploit ascétique, ni de trouver par là un état d’exaltation psychologique ou religieuse comme on le trouve parfois dans d’autres religions. Il s’agit par la pratique du jeûne de s’établir avec foi dans une attitude d’humilité pour accueillir l’action de Dieu et se mettre en sa présence. C’est également l’occasion de remettre en ordre les priorités de notre vie, et de nous « alléger » pour nous permettre de suivre le Christ sans être encombré de ces habitudes qui pourraient nous détourner de lui.


    Cependant, la pratique du jeûne peut être pervertie et faire tomber dans l’hypocrisie. A la suite des prophètes, Jésus vient dénoncer les risques qui peuvent déformer le sens profond du jeûne :
    = Risque de formalisme, ou d’hypocrisie quand on jeûne pour être vu des hommes : " Quand vous jeûnez, ne vous donnez pas un air sombre comme font les hypocrites : ils prennent une mine défaite, pour que les hommes voient bien qu'ils jeûnent » (Mt 6, 16)


    = Risque de jeûner sans amour : « Pourquoi avons-nous jeûné sans que tu le voies ? … C’est …que vous jeûnez pour vous livrer aux querelles et aux disputes, pour frapper du poing méchamment… Est-ce là le jeûne qui me plaît, le jour où l’Homme se mortifie ?... N’est-ce pas plutôt ceci, le jeûne que je préfère : défaire les chaînes injustes, délier les liens du joug, renvoyer libres les opprimés et briser tous les jougs ? N’est-ce pas partager ton pain avec l’affamé, héberger chez toi les pauvres sans abri, si tu vois un homme nu, le vêtir, ne pas te dérober devant celui qui est ta propre chair ? » (Is 58, 4-7)


    Ainsi, pour plaire à Dieu et nous rapprocher de lui, le jeûne doit-il être uni à l’amour du prochain et comporter une recherche de la vraie justice. Il ne peut donc être séparé de l’aumône ni de la prière. Si l’amour est absent, le jeûne est vain ! Voici le souhait exprimé par le Pape François dans sa lettre de Carême de cette année : « Que le Carême soit aussi un temps de petits et de grands choix à contre-courant, capables de changer la vie quotidienne des personnes et la vie d’un quartier : les habitudes d’achat, le soin de la création, de celui qui n’est pas visible ou de celui qui est méprisé. J’invite chaque communauté chrétienne à faire cela : offrir à ses fidèles des moments pour repenser leur style de vie ; se donner du temps pour vérifier leur présence dans le quartier et leur contribution à le rendre meilleur… Que l’on voie la joie sur les visages, que l’on sente le parfum de la liberté, qu’on libère cet amour qui fait toutes choses nouvelles, en commençant par les plus petites et les plus proches ».



    + Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU

  • CD n°10 du 06-03-2024

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 6 MARS 2024

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    FRANCE, FILLE AÎNEE DE L’EGLISE, EDUCATRICE DES PEUPLES,
    ES-TU FIDELE, POUR LE BIEN DE L’HOMME, A L’ALLIANCE AVEC LA SAGESSE ETERNELLE ?


    Lundi 4 mars, les Sénateurs et Députés réunis en Congrès à Versailles ont voté pour l’inscription de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » dans la Constitution française, par 780 voix pour et 72 voix contre.


    Etonnant paradoxe entretenu par le chef de l’Etat français qui, le 14 février dernier, rendait un hommage national à Robert Badinter ardent défenseur de l’abolition de la peine de mort, et qui, 20 jours plus tard, souligne que l’inscription de l’IVG dans la Constitution est « une fierté française, un message universel » !


    « Mon corps, mon choix » célèbre la Tour Eiffel : la liberté de la femme, celle d’avorter, « scellée dans le marbre ». Ce n’est pas ce qu’avait voulu, en 1975, Madame Simone Veil en défendant la loi sur l’IVG comme une « loi d’exception » pour « mettre fin à l’horreur des avortements clandestins ». Elle affirmait : « l’avortement restera toujours un drame ».
    Or, que constatons-nous ? En France, en 2022, 234 300 avortements par voie médicamenteuse ou chirurgicale ont été enregistrés. C’est le plus haut niveau depuis trente ans. Les médecins et soignants ont tiré la sonnette d’alarme face au manque de moyens pour répondre dans les délais (moins de 12 semaines de grossesse) et des conditions de sécurité pour la mère. Ils ont également souligné l’inégalité entre les femmes à cause de la désertification médicale sur le territoire français.


    Ceci alimente notre réflexion : peut-on parler de liberté de choix ? La femme, seule face à sa grossesse, ne subit-elle pas des pressions (pressions familiales, sociales, religieuses et parfois médicales). Or la loi -mal interprétée- pourrait nous empêcher d’aider cette femme désarmée face à ce douloureux choix.


    L’Eglise condamne l’avortement puisque cet acte induit « la mort d’un enfant à naître », mais l’Eglise ne doit, en aucun cas, condamner la femme désireuse de recourir à l’IVG. De quels moyens humains, juridiques, médicaux et sociaux dispose l’Eglise pour aider ces femmes, souvent en détresse ? Comment nos pastorales paroissiales prennent-elles en compte cette aide espérée par les femmes et les couples ?


    Hélas, en droit français : « L’enfant à naître n’est pas une personne ». « Au regard du droit pénal c’est sa naissance en vie qui conditionne sa protection à ce titre ». En droit civil, l’enfant à naître n’est pas non plus une personne puisque « la personnalité juridique n’est accordée qu’aux enfants nés vivants et viables ». Depuis quelques années cependant l’acte d’enfant sans vie permet d’octroyer à un enfant mort-né un prénom et un nom sans que cela « n’emporte aucun effet juridique » comme le précise l’article 79-1 du code civil. Ainsi les foetus surnuméraires obtenus dans la pratique de la PMA ne sont donc pas des « êtres humains », d’où les expérimentations réalisées sur les foetus pour lesquels il n’y a plus de projets parentaux.


    Le 16 février dernier, un Arrêt de la Cour suprême de l’Alabama (USA) déclarait que les embryons congelés en vue d'une fécondation in vitro (FIV) doivent être considérés comme des « enfants à naître » et sont donc protégés par la loi.


    Les évêques français par la voix du Président de la Conférence Episcopale de France (CEF) ont témoigné de leur « tristesse » en apprenant le vote en faveur de la constitutionnalisation du droit à l’IVG. Ils ont redit que « l’avortement demeure une atteinte à la vie en son commencement, et ne peut être vu sous le seul angle du droit des femmes », ajoutant que la CEF sera « attentive au respect de la liberté de choix des parents décidant, même en des situations difficiles, de garder leur enfant, et de la liberté de conscience des médecins et de tous les personnels soignants, dont elle salue le courage et l’engagement ».


    L’interrogation audacieuse, formulée par Saint Jean-Paul II lancée lors de la messe célébrée le 1er juin 1980 au Bourget, demeure d’actualité : « France, fille aînée de l’Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la sagesse éternelle ? » ... Prions pour la France



    Dominique SOUPE

  • CD n°11 du 13-03-2024

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 13 MARS 2024

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    LES MESSES DE SCRUTINS


    Il est une tradition dans l’Eglise, que l’on ne connaît pas trop ici en Polynésie, c’est la célébration au cours du Carême de trois rites pénitentiels appelés « scrutins ». Avant leur baptême, les catéchumènes sont invités à les vivre lors des 3ème, 4ème et 5ème dimanche de Carême. À la veillée pascale -célébration de l’appel décisif des catéchumènes- ceux-ci recevront les sacrements de l’initiation chrétienne et les baptisés renouvelleront la profession de foi baptismale.


    « Scrutin » vient du latin scrutinium qui signifie recherche/enquête : il s’agit d’instruire les catéchumènes et de s’assurer de leur foi.
    « Scrute-moi, mon Dieu, tu sauras ma pensée. Vois si je prends le chemin des idoles. Conduis-moi vers le chemin d’éternité. » (Psaume 138)


    Temps de « purification et d’illumination », « (les scrutins) ont un double but : faire apparaître dans le coeur de ceux qui sont appelés ce qu’il y a de faible, de malade et de mauvais pour le guérir, et ce qu’il y a de bien, de bon et de saint, pour l’affermir. Ils sont donc faits pour purifier les coeurs et les intelligences, fortifier contre les tentations, convertir les intentions, stimuler les volontés, afin que les catéchumènes s’attachent plus profondément au Christ et poursuivent leur effort pour aimer Dieu. » (Rituel n°148) Ces liturgies constituent donc une initiation et un entraînement au sacrement de pénitence et de réconciliation.
    Comment se déroulent les scrutins ? Ce sont des rites brefs, très simples qui prennent place après l’homélie et s’appuient sur l’Evangile : 1er scrutin (3ème dimanche de Carême, l’Evangile de la Samaritaine) ; 2ème scrutin (4ème dimanche de Carême, l’Evangile de la guérison de l’aveugle-né) ; 3ème scrutin (5ème dimanche de Carême, l’Evangile de la résurrection de Lazare).
    • Les catéchumènes sont invités à s’avancer devant l’autel ; à s’incliner ou à se mettre à genoux.
    • Suit un temps de prière silencieuse, puis une prière litanique.
    • Vient alors la prière d’exorcisme, d’une belle profondeur, en lien avec l’Evangile, dite par le prêtre ou le diacre qui préside l’assemblée.
    • Enfin, les catéchumènes sont envoyés, sous la protection du Seigneur, et invités à revenir le dimanche suivant.


    En entendant le mot « exorcisme » on peut s’étonner à cause de la réalité qu’il évoque chez beaucoup de personnes marquées par certains films. Il ne s’agit pas d’un rite d’expulsion. L’exorcisme, inspiré par l’Evangile du scrutin, est destiné à délivrer de l’influence du Mauvais, à demander la force de combattre, à ouvrir à la grâce du Christ, libérateur du mal. Ainsi délivrés des suites du péché, les catéchumènes sont fortifiés dans leur itinéraire spirituel vers le moment de la nouvelle naissance, et leur coeur est préparé à recevoir les dons du Sauveur (Rituel n°150).


    L’expérience montre que ce temps de préparation décisif est important pour les catéchumènes qui peuvent ressentir combats intérieurs, surgissement de doutes et de peurs, pressions de l’entourage, etc. Ce n’est pas un hasard, ni une contrainte si l’Eglise propose la célébration de trois scrutins, on ne peut y entrer vraiment en une seule fois ; il faut y revenir, recommencer, entendre à nouveau les appels du Christ. Les catéchumènes ont besoin de la prière et du soutien de tous les baptisés et plus spécialement de la communauté chrétienne qui les accueille.


    Ce samedi 16 mars à 17 H, à l’église Maria no te Hau, 30 jeunes du Collège la Mennais feront leur première communion et 10 autres jeunes feront leur premier pas vers le Baptême. L’équipe pastorale de ce collège n’a pas opté pour le Rituel des trois « scrutins » mais a choisi de proposer aux jeunes catéchumènes de « faire des pas progressifs » vers le Baptême. Ce choix relève d’une démarche similaire à savoir : affermir leur choix libre devant la communauté des baptisés, s’ouvrir à la grâce du Christ libérateur et s’armer pour le combat spirituel contre le Mal.



    Dominique SOUPE

  • CI n°12 du 20-03-2024

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 20 MARS 2024

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    MAIS UN SAMARITAIN, QUI ETAIT EN ROUTE, ARRIVA PRES DE LUI ;
    IL LE VIT ET FUT SAISI DE COMPASSION.


    Entendu aux informations de ce Mardi 19 Mars : 10 cas de suicides surtout chez les moins de 25 ans, depuis le début de 2024 ! Ruptures amoureuses, chômage, climat familial violent en sont bien souvent la cause … Peut-être devons-nous y ajouter plus profondément le manque d’un projet de société qui donnerait sens à la vie, qui donnerait aux jeunes le goût et le désir de bâtir, de construire ensemble, au lieu de mettre en avant toujours plus la recherche du profit chacun pour soi, de la vie facile, de la réussite à n’importe quel prix… Peut-être aussi faudrait-il ajouter pour ces jeunes en détresse la difficulté de trouver sur leur route des frères ou des soeurs capables de percevoir chez eux les signes que quelque chose ne va pas, des signes d’appel à l’aide, des frères et des soeurs capables de les écouter sans juger, de les aider, de prendre du temps pour essayer de comprendre et partager leur souffrance, en un mot, d’accompagner celui ou celle qui appelle au secours et qui est affronté à la solitude, une solitude qui ne fait qu’aggraver sa situation, même avec le vini en main !!! (Le virtuel ne remplacera jamais le dialogue face à face !) N’est-ce pas ce manque de présence, d’attention fraternelle, d’attention à celui ou celle qui est dans la détresse, la souffrance, le besoin d’attention, qui fragilise encore davantage ceux qui affrontent difficilement les épreuves de la vie ?


    Ce constat pourrait s’appliquer plus largement à d’autres personnes en situation de souffrance. Quelle attention, quel soutien, quel réconfort pour ces femmes tentées de recourir à l’avortement par désespoir, se sentant incapables de porter seules l’avenir de l’enfant qu’elles portent en elles, sans qu’aucune présence ne soit à leurs côtés pour les accompagner sur un chemin de vie et non de mort ? Dans un article publié dans l’Osservatore Romano du 05 Mars 2024, Mgr Pierre d’ORNELLAS, archevêque de Rennes écrivait ceci : « Il est urgent que l’Église amplifie son action sociale auprès des femmes en détresse. Qu’avec courage, les catholiques soient créatifs pour accompagner avec délicatesse et espérance ! La foi en Dieu appelle le plus grand respect de la liberté d’autrui (de la femme comme celle de son conjoint), en l’aidant à se libérer de ses entraves, en consolant, en ouvrant les coeurs à la beauté de la vie, en éclairant le discernement et en suscitant le soutien fraternel. Cette action sociale contribuera à diminuer le nombre d’IVG « qui demeure une atteinte à la vie en son commencement », comme l’ont souligné les évêques en France ».


    Quelle attention, quel soutien, quel réconfort pour ces malades qui n’en peuvent plus de souffrir et se posent au plus profond de leur conscience le choix crucial de mourir ou de vivre ? Commentant les positions du Comité consultatif national d’Ethique sur l’aide active à mourir, Mgr d’ORNELLAS écrit : «Le Comité consultatif national d’Ethique utilise le même mot « fraternité » pour qualifier à la fois l’aide active à mourir et l’accompagnement par les soins palliatifs. Mais comment appeler fraternel le geste qui donne la mort à son frère qui la demanderait ? Ce n’est pas dans le brouillard qu’on discerne le projet de société à édifier ! Soit nous choisissons une société des désirs individuels qui s’imposent à tous, y compris au corps médical, société fragile et fluctuante, sans consistance et sans visée commune. Soit nous souhaitons une société de la fraternité grâce à laquelle les personnes les plus vulnérables sont collectivement entourées de considération et accompagnées par le soin, société cohérente, bâtie sur un projet fort et commun pour tous, sur une espérance ».


    Le Seigneur dit à Caïn : « Où est ton frère Abel ? » Caïn répondit : « Je ne sais pas. Est-ce que je suis, moi, le gardien de mon frère ? » (Gn 4, 9)



    + Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU

  • CI n°13 du 27-03-2024

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 27 MARS 2024

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    JESUS DE NAZARETH, ROI DES JUIFS


    Les célébrations de la semaine sainte nous donnent de pouvoir écouter le récit de la Passion de Jésus Christ et pour nombre d’entre nous de participer au chemin de croix. Lors de son procès devant l’autorité romaine, Jésus est interrogé par Pilate : « Es-tu le roi des Juifs ? ». Un parcours du ministère de Jésus pendant sa vie publique révèle qu’il a toujours pris ses distances avec l’enthousiasme des foules qui voulaient le faire roi ! Jésus ne veut pas entrer dans une conception politique de la royauté. Pourtant, Il n’est pas difficile de deviner la formidable espérance que souleva Jésus au début de son ministère, dans sa première prédication dans la synagogue de Nazareth (Lc 4, 18) : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés » (Lc 4, 18). S’appliquant à lui-même cette prophétie d’Isaïe, Jésus ose affirmer qu’aujourd’hui et par lui, cette parole s’accomplit. Nous pouvons aisément comprendre que les disciples qui ont cru en lui aient en vue de leur espérance non la croix mais le succès, le triomphe, le nouveau Royaume et, autant que possible, les « meilleures places » ! Espoir humain, et espoir pour le peuple ! Ils attendaient un Dieu qui « fait des merveilles pour son peuple », le Dieu de la sortie d’Egypte, le Dieu du retour de l’exil… Et quand ils ont vu Jésus réaliser ce qu’il avait dit, rendre la vue aux aveugles, et la liberté aux démoniaques, comment ne lui auraient-ils pas fait confiance ? - « Nous espérions, nous, que c’était lui qui allait délivrer Israël… » (Lc 24, 21).


    A y regarder de près, Jésus ne s’oppose pas à l’autorité des grands de ce monde : Hérode Antipas, ou l’Empereur de Rome (« Rendez à César ce qui est à César »). Et lorsqu’après la multiplication des pains, la foule veut l’enlever pour le faire roi (Jn 6, 15), il se dérobe. Une seule fois il se prêtera à une manifestation publique, lors de son entrée triomphale à Jérusalem. Mais ce sera dans un humble appareil, monté sur un petit âne qu’il se laissera acclamer comme roi d’Israël.


    Pourtant, lors de son procès devant Pilate, c’est bien sa royauté qui est en cause, une royauté surprenante, déroutante pour nous, et qui se révèlera tout au long de sa Passion. Interrogé par Pilate : « Es-tu le roi des Juifs ? », Jésus ne renie pas ce titre, mais il ajoute que sa royauté n’est pas de ce monde (Jn 18, 36), de sorte qu’il ne se présente pas en concurrent de César. Pourtant, cette royauté du Christ se manifestera à travers les gestes qui veulent le « ridiculiser » : après la flagellation, les soldats saluent Jésus coiffé d’une couronne d’épines et tenant un roseau à la main : « Salut, roi des Juifs ! » (Mc 15, 18) L’écriteau placé sur la croix mentionne « Jésus de Nazareth, roi des Juifs ». Et ceux qui l’insultent alors qu’il est sur la croix disent : « Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! Il est roi d’Israël ». Oui, la croix est le lieu où éclate cette royauté pour qui sait voir les choses avec un regard de foi, comme le proclame cet hymne latin du temps de la Passion : « Les étendards du Roi s’avancent, le mystère de la croix resplendit ! » N’est-ce pas ce que Jésus avait promis lui-même aux Douze lors de la dernière Cène : « Je dispose pour vous du Royaume, et vous siègerez sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël » (Lc 22, 29 ss)


    Jésus est roi, et il affirme : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre » (Mt 28, 18). Sa puissance est souveraine, absolue, et il confie aux apôtres et à l’Eglise d’annoncer ce Royaume. Le Concile Vatican II précise que « l’Eglise reçoit mission d’annoncer le Royaume du Christ et de Dieu et de l’instaurer dans toutes les nations » (Vatican II, Lumen Gentium, 5, 9). L’Eglise n’est pas le Royaume, elle annonce et travaille à l’avènement de ce Royaume ». Qu’en célébrant le Christ dans le mystère de sa mort et de sa résurrection, nous sachions mener à bien cette mission d’annoncer le Royaume de Dieu que nous confia par notre baptême le Christ pour le salut du monde.



    + Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU

  • CI n°14 du 03-04-2024

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 3 AVRIL 2024

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    CROIRE EN DIEU MISERICORDIEUX : UN TEMOIGNAGE A DONNER


    La semaine qui va de Pâques au dimanche de la Divine Miséricorde est l’octave de Pâques. Huit jours pendant lesquels on médite dans la joie la Résurrection du Christ et les diverses apparitions de Jésus à ses disciples.


    En effet, les évangiles qui nous sont proposés, nous font revivre divers épisodes où le Christ fortifie la foi de ses disciples en leur apparaissant bien vivant. Aux disciples d’Emmaüs, Il ouvre leurs yeux et leur intelligence aux Ecritures qui annonçaient sa Passion et sa résurrection ; il se fait reconnaître à la fraction du Pain. Alors, le coeur empli de joie ils retournent en courant à Jérusalem pour témoigner. (Luc 24, 35-48)


    Aux femmes venues au tombeau (Matthieu 28, 5-10), à Marie-Madeleine en pleurs (Jean 20, 11-18), tout comme aux Apôtres réunis au cénacle, Jésus dit : « n’ayez pas peur » … « la paix soit avec vous ». Après avoir ouvert l’intelligence de ses Apôtres à la compréhension des Ecritures, Il leur commande : « A vous d’en être les témoins » (Luc 24, 35-48). Saint Marc, plus précis, ajoutera cet ordre : « Allez proclamer l’Evangile à toute la création » (Marc 16, 14-15).


    Au bord du lac de Tibériade, Jésus vient à la rencontre de ses amis qui peinent à Le reconnaître. Après une pêche ‘’miraculeuse’’, Il les appelle : « Venez manger » … « … il prend le pain et le leur donne… » (Jean 21, 1-13).


    Remarquons que le Christ ressuscité vient systématiquement au-devant de ses disciples. Il les rassure. Bien que leur reprochant leur incrédulité, il fortifie leur foi en relisant avec eux les Ecritures. Au final, il ne leur reproche jamais de l’avoir abandonné aux heures terribles de sa Passion, au contraire, il leur témoigne de la miséricorde et tout particulièrement à Thomas, celui qui avait besoin de « voir pour croire » (Jean 20, 26-29).


    Dans l’ancienne Tradition de l’Eglise, on mettait à profit cette octave de Pâques pour fortifier la foi de celles et ceux ayant reçu le baptême dans la nuit de Pâques. Tous les passages tirés des Actes des Apôtres qui nous sont proposés chaque jour de l’octave vont dans ce sens : montrer par le témoignage des Apôtres, et particulièrement celui de Pierre, qu’une fois baptisé(e) on reçoit le don de l’Esprit-Saint. Ainsi, comme les Apôtres, nous pouvons proclamer : « Il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu ».


    La première rencontre avec le Christ varie d’un chrétien à l’autre. Cette grâce peut venir du témoignage de chrétiens, un frère, une soeur, un parent, un grand-parent, un(e) enseignant(e), un(e) catéchiste… ou bien lors d’une participation à une eucharistie, une adoration, une veillée de prière, ou bien à la suite d’un geste bienveillant d’un(e) chrétien(ne). La foi est toujours un don de Dieu. On ne proclame pas la résurrection, le Christ vivant comme on énonce une théorie, une découverte scientifique… mais comme une rencontre personnelle avec le Christ miséricordieux. Cette rencontre est toujours bouleversante comme en témoignent de nombreux convertis.
    On le comprend, témoigner du Christ vivant, miséricordieux, c’est l’annoncer, le proposer par notre façon de vivre, par le partage, le respect de la dignité de chacun. Cela ne peut se réaliser que dans une Eglise grande ouverte sur le monde (comme le côté du Christ donnant l’eau et le sang) ; une Eglise joyeuse, accueillante, centrée sur l’essentiel : la Miséricorde divine.


    « Le Seigneur est un abîme de miséricorde. Voilà ce qui me ranime à espérer, à oser m’approcher de Lui, pour Lui parler », comme l’affirmait Saint Claude de la Colombière (prêtre jésuite qui a contribué au développement du culte du Sacré-Coeur de Jésus porté par Sainte Marguerite-Marie).



    Dominique Soupé

  • CI n°15 du 10-04-2024

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 10 AVRIL 2024

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    HOLY GAMES TAHITI


    En parallèle aux Jeux Olympiques prévus en France en juillet/aout 2024, et à ma demande, le Comité Diocésain de la Pastorale des jeunes, le Mouvement Eucharistique des Jeunes, les Scouts et Guides de Polynésie ainsi que l’Union Territoriale de la Fédération Sportive et Culturelle de France se sont unis pour mettre en place les « Holy Games Tahiti ». L’objectif est de profiter de l’occasion de ces Jeux Olympiques pour faire vivre aux jeunes de Polynésie les valeurs du sport au travers de l’Evangile. Il eut été impensable, en effet que l’Eglise reste en dehors de ce temps fort exceptionnel et de portée mondiale qui parle particulièrement aux jeunes, d’autant plus que notre Fenua en accueille l’une des épreuves les plus parlantes pour les Polynésiens, le surf ! Pour aller plus loin, il est bon de rappeler ici que Sport et Foi peuvent faire bon ménage si on y regarde de près.


    La pratique du sport permet de cultiver le goût de l’effort, de la persévérance, elle pousse au dépassement de soi pour arriver à de meilleures performances. Cela demande du temps, de l’entrainement, car on ne devient pas champion du jour au lendemain. Cela exige bien des sacrifices librement consentis, qui n’ont de sens que parce qu’ils sont ordonnés à ce but. N’est-ce pas ce que nous sommes appelés à vivre dans notre vie Chrétienne ? Le chemin vers la sainteté à la suite du Christ demande aussi efforts, renoncements, sacrifices, mais qui n’ont de sens que si le but est clair, devenir de vrais disciples du Christ. Cela demande de l’entrainement, de la patience, de la persévérance. St Paul écrit en 1 Co 9, 25 : « Tout athlète se prive de tout ; mais eux, c'est pour obtenir une couronne périssable, nous une impérissable. Et c'est bien ainsi que je cours, moi »


    La pratique du sport va de pair avec le respect du corps. Alcool, gloutonnerie, drogues, paresse ne font pas bon ménage avec la recherche de l’exploit sportif. Les athlètes savent ce qu’ils imposent à leur corps pour une condition physique optimale. N’est-ce pas ce même respect que nous devons chacun à notre corps, appelé à l’immortalité, temple de l’Esprit Saint, en nous souvenant que le Fils de Dieu lui-même a pris corps dans le sein de la Vierge Marie ? Souvenons-nous que ce corps ressuscitera un jour !
    La pratique du sport et de la compétition exige souvent l’esprit d’équipe. Chacun des participants doit avoir en vue l’ensemble de son équipe pour gagner. L’individualisme dans une équipe est fatal dans bien des sports. L’équipe établit des stratégies que tous doivent appliquer en concertation. N’en est-il pas de même dans nos communautés Chrétiennes ? A la suite du Christ, chacun est invité à se sentir solidaire des autres. C’est ensemble que nous avons à avancer, et non en « francs-tireurs » !


    La pratique du sport implique le respect de l’adversaire pendant les compétitions, et le respect des règles du jeu. Tricherie et dopage n’ont pas leur place. Certes, il y a à terme un vainqueur et un perdant, mais l’esprit sportif, le « fair play » est essentiel si l’on veut respecter l’esprit de la compétition. Cette attitude doit être aussi la nôtre dans le dialogue avec ceux qui ne partagent pas nos idées, nos convictions, notre Foi. Agir avec la pensée d’humilier, d’écraser, d’anéantir l’adversaire ne serait pas conforme avec l’esprit de l’Evangile. Le respect de l’adversaire ne saurait être à option !


    Pour permettre aux jeunes que nous rencontrons de découvrir et de vivre cet esprit à la fois sportif et spirituel, les organisateurs de ces « Holy Games Tahiti » ont mis en place plusieurs activités qui se déroulent entre le 05 Mars, date du lancement, et le Dimanche 30 Juin, jour de la messe de clôture. Au programme :


    1/ Des rencontres de jeunes en paroisse, entre paroisses ou par secteur, autour de fiches thématiques présentant chaque semaine une valeur différente et que les jeunes auront pris le temps de découvrir et d’approfondir pendant la semaine, valeur illustrée par un commentaire explicatif, un texte des Papes, un verset biblique, le témoignage d’un Saint et une prière.


    Les valeurs se suivent en trois phases :
    • 
    # Phase 1 L’entrainement de fond : apprendre à cultiver la joie, la persévérance, la con-fiance, l’humilité ! S’entrainer régulièrement à développer ces qualités (Mois d’Avril)
    • # Phase 2 L’échauffement : avant de se lancer dans la compétition ou l’activité sportive, il est important de s’échauffer pour ne pas risquer la blessure ! Ne pas oublier la prudence, la force, la justice et la tempérance.
    (Mois de Mai)
    • # Phase 3 La pratique : ça y est, tu es prêt à vivre et suivre les Jeux Olympiques grâce à l’excellence, l’amitié, le sacrifice et le don de soi ! (Mois de Juin)


    2/ Des témoignages de sportifs locaux reconnus à partir de vidéos qui seront hébergées sur You Tube et diffusées sur la page Facebook de radio MNTH, du CDPJ et de celle des associations de jeunesse et d’éducation populaire partenaires (FSCF, SCOUT et MEJ).


    3/ Des défis « #HolyChallengeVideo » : pendant toute la durée du parcours spirituel, il sera proposé aux jeunes de nos groupes un challenge : exprimer, au travers d’une vidéo de 3mn maximum, la valeur sportive de la semaine mentionnée plus haut par un chant, une danse, etc. …


    Ces activités sont ouvertes à tous les jeunes de bonne volonté, désireux de profiter comme participants (même s’ils ne courent pas pour une médaille d’or) à ce temps fort exceptionnel que nous allons vivre. Merci aux parents qui faciliteront la participation de leurs jeunes à ces « Holy Games ». Et que le Seigneur rende fructueux et fécond pour notre diocèse ce moment de rencontre et de partage, en communion avec l’Eglise de France et toutes les Eglises de par le monde qui vivront également ces « Holy Games » !



    + Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU

  • CI n°16 du 17-04-2024

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 16 AVRIL 2024

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    SEIGNEUR, TU NOUS APPELLES


    Le Dimanche 21 Avril 2024 sera célébrée dans toute l’Eglise la « Journée mondiale de prière pour les vocations », sur le thème : « « appelés à semer l’espérance et à construire la paix ». Cette journée est consacrée, en particulier, à la prière pour invoquer du Père le don de saintes vocations pour l’édification de son Royaume : « Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson » (Lc 10, 2). A cette occasion, le Pape François a publié un message dans lequel il rappelle que chaque baptisé a reçu vocation de « semer l’espérance et de construire la paix ». De la sorte, prier pour les vocations ne saurait se limiter à demander des prêtres, des religieuses et des religieux ! Tout baptisé est appelé, et reçoit une vocation de la part du Seigneur. Voici ce qu’écrit le Saint Père :


    « Ainsi, cette Journée est toujours une belle occasion de rappeler avec gratitude devant le Seigneur l’engagement fidèle, quotidien et souvent caché de ceux qui ont embrassé un appel qui engage toute leur vie. Je pense aux mères et aux pères qui ne pensent pas d’abord à eux-mêmes et qui ne suivent pas le courant d’un style superficiel, mais qui configurent leur existence sur le soin des relations, avec amour et gratuité, en s’ouvrant au don de la vie et en se mettant au service des enfants et de leur croissance. Je pense à ceux qui accomplissent leur travail avec dévouement et esprit de collaboration ; à ceux qui s’engagent, dans divers domaines et de différentes manières, pour construire un monde plus juste, une économie plus solidaire, une politique plus équitable, une société plus humaine : à tous les hommes et femmes de bonne volonté qui se dépensent pour le bien commun. Je pense aux personnes consacrées, qui offrent leur existence au Seigneur dans le silence de la prière comme dans l’action apostolique, parfois dans des zones frontalières et sans épargner leurs énergies, en faisant progresser leur charisme avec créativité et en le mettant à la disposition de ceux qu’ils rencontrent. Et je pense à ceux qui ont accueilli l’appel au sacerdoce ordonné et qui se consacrent à l’annonce de l’Évangile et qui rompent leur vie, avec le Pain eucharistique, pour leurs frères, en semant l’espérance et en montrant à tous la beauté du Royaume de Dieu ».


    Poursuivant sa réflexion, le Saint Père nous interpelle : c’est ensemble, en Eglise, que nous pourrons découvrir, chacun et chacune, ce à quoi le Seigneur nous appelle par son Esprit Saint. Ainsi rejoignons-nous la dynamique de la synodalité que l’Eglise entend promouvoir en son sein. Le Pape François écrit : « La polyphonie des charismes et des vocations, que la communauté chrétienne reconnaît et accompagne, nous aide à comprendre pleinement notre identité de chrétiens : comme peuple de Dieu en marche sur les routes du monde, animés par l’Esprit Saint et inséré comme des pierres vivantes dans le Corps du Christ, chacun de nous se découvre membre d’une grande famille, fils du Père et frère et soeur de ses semblables. Nous ne sommes pas des îles fermées sur elles-mêmes, mais des parties du tout. C’est pourquoi la Journée Mondiale de Prière pour les Vocations porte gravé le sceau de la synodalité : nombreux sont les charismes et nous sommes appelés à nous écouter réciproquement et à marcher ensemble pour les découvrir et pour discerner à quoi l’Esprit nous appelle pour le bien de tous. Dans le moment historique présent, le chemin commun nous conduit vers l’Année jubilaire de 2025. Marchons comme pèlerins d’espérance vers l’Année Sainte, afin que dans la redécouverte de notre vocation et en mettant en relation les différents dons de l’Esprit, nous puissions être dans le monde porteurs et témoins du rêve de Jésus : former une seule famille, unie dans l’amour de Dieu et étroite dans le lien de la charité, du partage et de la fraternité. »


    Ce Dimanche des vocations est aussi l’occasion de rappeler que notre Diocèse compte 1 jeune en année de propédeutique (année de discernement avant d’intégrer le Grand Séminaire) et 4 séminaristes à diverses étapes de leur formation, tous au Grand Séminaire interdiocésain « Notre-Dame d’Espérance » à Orléans. Et au lieu de gémir parce qu’il n’y a pas assez de prêtres, souvenons-nous de cette parole du Christ : « Je vous le dis en vérité, si deux d’entre vous sur la terre, unissent leurs voix pour demander quoi que ce soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux Cieux ! » (Mt 18, 19) S’il en est ainsi pour deux, qu’en sera-t-il si toute une communauté, une Eglise entière unit sa prière ?



    + Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU

  • CI n°17 du 24-04-2024

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 24 AVRIL 2024

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    « SANS MOI VOUS NE POUVEZ RIEN FAIRE »


    Dimanche prochain, 28 avril, 5ème dimanche de Pâques, l’Eglise nous propose de méditer une très belle page d’Evangile : Jean 15, 1-8. Passage où Jésus déclare à ses disciples : « ‘’Je Suis’’ la vraie vigne et mon Père est le vigneron » (Jean 15, 1).


    Quel bonheur pour ceux qui font la catéchèse -et pour les parents- de faire découvrir à des enfants l’importance d’être relié à Jésus comme les branches d’un arbre sont reliées à son tronc. On peut leur projeter de très belles images de pieds de vigne chargés de belles grappes de raisin, une belle photo d’un maiore majestueux portant de magnifiques uru, ou encore un manguier donnant des vi Ohure pio’ bien dorées

    .
    On s’interroge : est-ce que sans sarments ou sans branches la plante porte du fruit ? Les branches ont-elles besoin du tronc de l’arbre pour donner du fruit ? … parce que le cep, le tronc apporte la sève dans les branches ; c’est la sève qui permet aux fruits de se développer.


    Ensuite, on lit aux enfants (ou on leur fait lire) cette parole de Jésus rapportée par Saint Jean : « Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jean 15, 5).


    On écoute deux ou trois fois cette parole importante de Jésus. Puis on demande d’expliquer ce que Jésus veut faire comprendre à ses disciples. Qui est le cep (le tronc d’arbre) ? Qui sont les sarments (les branches) ? Et le fruit, qu’est-ce que c’est ? [C’est sans doute la question la plus difficile !] Et finalement, pourquoi Jésus dit : « sans moi vous ne pouvez rien faire » ?


    En cours de catéchèse, on est souvent surpris par la qualité d’écoute des enfants (si on les a bien préparés dans la prière) et surtout par la finesse des explications profondes qu’ils (elles) sont capables de donner.


    Maintenant, à nous, adultes, de « plonger » dans cette Parole de Dieu.
    Qui est la vigne dans la Bible ? Initialement c’était le Peuple d’Israël (voir Isaïe 5, 1). Mais, Dieu "en attendait de beaux raisins, mais elle en donna de mauvais" (Isaïe 5, 2). Alors il a fallu, émonder les mauvais sarments, purifier la vigne pour qu’elle pousse mieux et donne du « bon fruit » en abondance. Finalement, dans son amour gratuit, Dieu le Père [le vigneron] a donné son Fils Jésus, « la Vraie Vigne » à laquelle se sont attachés les disciples [les sarments] qui ont tellement donné de bons fruits en prolongeant la mission du Christ, en proclamant sa Parole, ses enseignements, que l’Evangile s’est propagé à toutes les nations.


    Et nous ? Par le baptême, nous -les nouveaux sarments- sommes attachés à Jésus, à tel point qu’Il vit en nous. Chaque sarment, chacun, chacune de nous, chrétiens, se nourrit de Jésus, vraie source de Vie. Et Dieu le Père (le vigneron) attend patiemment que nous portions de « bons fruits ». Si nous sommes en communion avec le Christ, ces fruits se manifestent par la sainteté de notre vie personnelle, par nos actes de miséricorde, par la poursuite du ministère de Jésus. Alors… « nous porterons beaucoup de fruit » !
    Bonne méditation. Et si parfois, nous ne nous sentons pas à la hauteur de la tâche, soyons sûrs : Jésus est toujours avec nous (voir Matthieu 28,20). Et si nous sommes disponibles à la grâce, Il nous soutient par les dons de l’Esprit Saint.


    Courage et confiance !



    Dominique SOUPE

  • CI n°18 du 01-05-2024

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 1er MAI 2024

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    REGARD SUR LES DISCIPLES MISSIONNAIRES


    Depuis la fête de Pâques, l’Église nous invite à faire nôtre, par la lecture du livre des Actes des Apôtres à chaque Eucharistie, l’aventure des premières communautés Chrétiennes. Ce récit nous présentant comment l’Esprit Saint oeuvra à travers les disciples missionnaires que furent Pierre, Paul, Etienne, Philippe, Barnabé et bien d’autres, révèle comment peu à peu, les communautés naissantes construisirent leur unité par le lien de la foi : un seul Dieu, une seule foi, un seul baptême. Dès le départ, l’Église se révèle missionnaire. Après Jérusalem ce fut la Samarie, la Galilée, puis Damas, Antioche de Syrie où pour la première fois, les disciples reçurent le nom de Chrétiens, Corinthe, Tarse, Ephèse, Athènes etc… Mais cette aventure missionnaire, n’est-elle désormais qu’un souvenir d’un lointain passé ?


    Deux évènements récents peuvent nous aider à répondre à cette question en nous invitant à découvrir que cette dynamique missionnaire est toujours d’actualité, et que l’Esprit Saint est toujours à l’oeuvre pour garder bien vivant le lien entre communautés.


    Le premier évènement est la fête de Saint Pierre CHANEL célébrée le 28 Avril dernier… Occasion d’honorer ce jeune père Mariste qui, après avoir quitté son pays et sa famille, donna sa vie pour la mission et dont le sang répandu lors de son martyre ensemença cette terre de Futuna puis Wallis. Comme St Paul évoquant toutes les épreuves qu’il dut traverser pendant ses voyages, naufrages, mauvais traitements à Lystre où il fut lapidé et abandonné comme mort, à Philippe où il reçut la bastonnade, Pierre CHANEL fut confronté aux ouragans, tremblements de terre, et plus grave encore, aux menaces des païens de l’île, sans parler des ennuis de santé et des fatigues… avant de recevoir le martyre. Après 3 ans passés sur Futuna, son ministère semblait être un échec total. (Souvenons-nous de l’échec de Paul, moqué lors de sa prédication devant les sages et les anciens à Athènes). Pourtant, quelques mois après son martyre, toute la population de l’île demandait le Baptême ! Ainsi prenait corps peu à peu l’Eglise de Wallis et Futuna. Aujourd’hui, il est toujours bon de reconnaître comment le Seigneur prend soin de son l’Église et comment les premiers pasteurs de cette Eglise, venant d’autres diocèses, ont su prendre leur part de ce dynamisme missionnaire.


    Le second évènement eut lieu ce Samedi 27 Avril 2024 à la cathédrale St Joseph de RAROTONGA. Ce jour-là avait lieu l’ordination épiscopale de Mgr Reynaldo GETALADO, nommé évêque coadjuteur de l’évêque actuel, Mgr Paul DONOGHUE. Celui-ci, dans ses prises de parole ne manqua pas de rappeler que c’est de Tahiti que partirent les premiers missionnaires pour RAROTONGA, des religieux de la Congrégation des Sacrés Coeurs et que le premier évêque des RAROTONGA fur Mgr Bernardin CASTANIE, lui-même religieux de cette congrégation. La présence de Mgr Pascal CHANG-SOI et de moi-même à cette ordination voulait rappeler le lien historique, mais aussi le lien « culturel » reliant RAROTONGA et TAHITI, manifesté entre autres par les chants religieux de ce diocèse dont les airs reprennent les mélodies que nous chantons aujourd’hui dans nos églises de Tahiti. Autre lien, la présence des Soeurs de St Joseph de CLUNY, arrivées de Tahiti en 1895 et qui, fidèlement à leur charisme, ont pris leur part dans l’éducation des enfants. Actuellement, leur communauté a la responsabilité du seul établissement Catholique sur RAROTONGA.


    Nous le voyons, le lien missionnaire qui se mettait progressivement en place entre les communautés naissantes des premiers siècles et reposant sur l’Evangile – « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28, 19) - est toujours d’actualité. En ce temps où l’Église propose de redécouvrir le dynamisme missionnaire au coeur de la démarche synodale, un dynamisme qui doit irriguer chacune de nos communautés, nous pouvons rendre grâces au Seigneur pour les disciples missionnaires d’aujourd’hui, notamment les prêtres qui ont quitté leur pays pour servir dans notre diocèse. En l’Église, il n’y a pas de « prêtres étrangers », il n’y a que des serviteurs de la mission reçue du Christ Jésus !



    + Monseigneur Jean-Pierre COTTANCEAU