Communiqué diocésain

Catégories

  • N°26 du 26-06-2024

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 26 JUIN 2024

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    ÉVANGELISATION OU PROSÉLYTISME ?


    Ce dimanche, dans l’archidiocèse de Papeete, nous fêterons deux grands Apôtres Saint Pierre et Saint Paul, deux piliers de l’Eglise. Nous savons combien les Apôtres étaient attachés au ministère que Jésus leur avait confié.


    Souvenons-nous lorsqu’après la guérison de l’infirme de la « Belle Porte » Pierre et Jean furent arrêtés par les prêtres, le commandant du Temple et les sadducéens, ils affirmaient ouvertement avec assurance : ‘’ En nul autre que lui [Jésus], il n’y a de salut, (…) il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu’’. (Actes 4, 3.12.20)


    Quant à Paul, après sa conversion du côté de Damas, nous savons quel ardent prédicateur il fut, parcourant le monde méditerranéen pour proclamer la Bonne Nouvelle du salut. Souvenons-nous de son magnifique témoignage auprès des Anciens de l’Eglise d’Ephèse : ‘’ j’ai servi le Seigneur en toute humilité, dans les larmes et les épreuves (…) ; je n’ai rien négligé de ce qui était utile, pour vous annoncer l’Évangile et vous donner un enseignement en public ou de maison en maison.(…) Je rendais témoignage devant Juifs et Grecs pour qu’ils se convertissent à Dieu et croient en notre Seigneur Jésus. (…) en aucun cas, je n’accorde du prix à ma vie, pourvu que j’achève ma course et le ministère que j’ai reçu du Seigneur Jésus : rendre témoignage à l’évangile de la grâce de Dieu.’’ (Actes 20, 19-24)


    Ils sont nombreux ces témoins de l’Evangile qui, depuis le temps des Apôtres jusqu’à nos jours, ont oeuvré en tous lieux à la surface du globe, en toutes circonstances, souvent au péril de leur vie, afin que le nom de Jésus et son enseignement soient connus de tous.


    De nos jours, ce zèle missionnaire est souvent assimilé à du prosélytisme. Comme le soulignait St Jean-Paul II dans son encyclique Redemptoris Missio [La mission du Rédempteur] : ‘’Aujourd'hui, l'appel à la conversion que les missionnaires adressent aux non-chrétiens est mis en question ou passé sous silence. On y voit un acte de «prosélytisme»; on dit qu'il suffit d'aider les hommes à être davantage hommes ou plus fidèles à leur religion, qu'il suffit d'édifier des communautés capables d'oeuvrer pour la justice, la liberté, la paix, la solidarité. 
    Mais on oublie que toute personne a le droit d'entendre la Bonne Nouvelle de Dieu, qui se fait connaître et qui se donne dans le Christ, afin de réaliser pleinement sa vocation.’’ [Redemptoris missio, 7 décembre 1990, n.46)


    Ne voit-on pas des catholiques très engagés dans la Nouvelle Evangélisation qui n’hésitent pas à faire du porte-à-porte, à prêcher l’Evangile, à distribuer des flyers et des invitations à participer à des réunions de prière ou à des manifestations religieuses ? Ils utilisent également les techniques de communication (news-letter, shorts, vidéos…) pour rejoindre et toucher le maximum de personnes. Serait-ce du prosélytisme ?


    C’est la mise en application de ce que nous enseigne le Catéchisme : ‘’Enseigner quelqu’un pour l’amener à la foi est la tâche de chaque prédicateur et même de chaque croyant. Leur mission prophétique, les laïcs l’accomplissent aussi par l’évangélisation, " c’est-à-dire l’annonce du Christ faite par le témoignage de la vie et par la parole ". [Catéchisme de l’Eglise Catholique nos 904-905]


    En France, au nom de la liberté de pensée, de conscience et de religion le prosélytisme n’est pas interdit sur la place publique (pourvu qu’il n’y ait pas trouble à l’ordre public). Par contre toute déviation vers le harcèlement religieux peut être considéré comme un délit.


    Le 11 janvier 2023, le pape François entamait un cycle de catéchèse « consacré à un thème urgent et décisif pour la vie chrétienne : la passion pour l’évangélisation, c’est-à-dire le zèle apostolique ». Il expliquait qu’« Être missionnaire, être apostolique, évangélisateur donc, ce n’est pas la même chose que de faire du prosélytisme », ajoutant « il s’agit d’une dimension vitale pour l’Église (…) Lorsque la vie chrétienne perd de vue l’horizon de l’annonce, elle tombe malade : elle se referme sur elle-même, elle devient autoréférentielle, elle s’atrophie (…) sans zèle apostolique, la foi se dessèche ». Citant Benoît XVI, il soulignait : ‘’ L’Église ne grandit pas par prosélytisme, l’Église grandit par attraction’’. Alors sommes-nous EVANGELISATEURS, c’est-à-dire des témoins du Christ suffisamment « attractifs » comme le furent Pierre et Paul … et bien d’autres !



    Dominique Soupé

  • N°27 du 03-07-2024

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 3 JUILLET 2024

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    SOLITUDE SUBIE ; SOLITUDE CHOISIE


    Il nous arrive de nous sentir seul(e), à l’occasion du décès d’un proche, d’une épreuve de santé qui nous accable. Un enfant abandonné dans une aérogare ou un grand supermarché vit l’expérience soudaine et dramatique de solitude. L’étudiant(e), seul(e) devant sa copie d’examen peut vivre un moment de solitude extrême, surtout lorsqu’il ne maîtrise pas l’épreuve qui lui est proposée. 
    Une solitude subie, à laquelle nous n’avons jamais été préparés, peut engendrer une peur panique, parfois une réaction psychosomatique qui affecte tout notre être.


    Depuis les années 1990, nous connaissons le phénomène des Hikikomori qui, au Japon et en Corée du Sud, touche près d’un million d’hommes, principalement dans la tranche des 15-39 ans. Ils vivent coupés du monde et des autres, cloîtrés dans leur chambre pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, ne sortant que pour satisfaire aux impératifs des besoins corporels. Ce phénomène serait lié à la crise économique : se retrouver en échec, sans travail est mal vu dans la société. De fait, dans les rues de Tokyo ou de Séoul on ne voit pas de mendiants, la pauvreté est honteuse voire culpabilisante, si bien que les « laissés pour compte » sont poussés à devenir invisibles.


    On connait d’autres formes de solitudes, pas forcément voulues mais acceptées par nécessité : le pêcheur qui, le matin (ou la nuit), part seul avec son poti marara, là il s’agit de nourrir la famille.
    Les sports individuels de haut niveau engendrent des moments de solitude. Même si l’on est entouré d’une équipe : coach, kiné, médecin, diététicien, camarades d’entraînement, on se retrouve toujours seul(e) face au chrono, face à la barre que l’on doit franchir, face au choix d’une bonne vague … etc… Et lorsque l’échec survient, la solitude peut se révéler lourde à subir. 0r, les jeunes sont de moins en moins préparés à affronter la solitude. Dès le réveil, nos journées sont envahies par une multitude de bruits et de sollicitations : musique, radio, téléphones, médias… Tout ce tumulte nuit au silence. Il faudrait davantage apprendre à édifier des remparts contre l’invasion du bruit ; apprendre à créer des espaces de solitude choisie et acceptée. L’apprentissage de la solitude peut se faire de mille manières. S’obliger à un temps de silence au réveil peut faire émerger un véritable ensoleillement de notre quotidien. Pour nous, chrétiens, c’est le temps de l’offrande du jour, l’ouverture de notre être à Dieu. 
    D’autres moments de solitude peuvent être choisis au cours de notre journée : au travail, lors de la pause ; à midi, lors du repas… etc…


    Choisir, au cours de l’année, des périodes plus longues de solitude et de silence, devrait être une quasi nécessité pour se refaire une santé physique, morale, psychique et même spirituelle. Cela peut être une excursion sur un motu en se mettant au rythme de la nature ; ou encore une expédition en montagne avec bivouac dans une grotte ou sous la tente …
    Un séjour dans un monastère ou un centre spirituel peut constituer un temps de solitude : « Seul avec le Seul » !


    L’expérience des religieux et religieuses cloîtré(e)s, celle des ermites, des Chartreux … peut nous enseigner les bienfaits d’une telle solitude habitée de la présence divine. On ne revient jamais d’une expérience de solitude librement choisie sans en rapporter des « provisions » pour vivre mieux et plus sereinement. Ne serait-ce que de réapprendre à discriminer l’essentiel de l’accessoire, l’utile du futile.


    Ce week-end, en Polynésie, nous sommes 212 000 à être appelés à faire une expérience de « solitude citoyenne » : celle de l’isoloir. C’est un moment important qui nécessite au préalable une réflexion personnelle, approfondie. S’abstenir ou jouer à « pile ou face » serait absurde et irresponsable. Plus que jamais, la conscience de chacun(e) a besoin d’être éclairée. D’où la nécessité d’un temps de réflexion en solitaire. Pour nous, chrétiens, il nous faut prier pour demander l’Esprit de conseil et de discernement. Personne ne peut le faire à notre place !



    Dominique Soupé

  • N°28 du 10-07-2024

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 10 JUILLET 2024

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    DISCIPLES MISSIONNAIRES


    En ces jours débutent les « écoles de Juillet » qui rassemblent tant de laïcs venus de tous les horizons de notre vaste diocèse pour approfondir leur foi et se former aux diverses responsabilités qu’ils seront peut-être un jour appelés à exercer dans leur communauté. A cette occasion, il n’est pas inutile de rappeler dans quel état d’esprit chaque baptisé est appelé à accomplir sa vocation et sa mission dans la fidélité à Jésus Christ. Comme pour nous prévenir du danger de focaliser notre mission autour de l’autel et des sacristies, l’exhortation apostolique « La joie de l’Evangile – Evangelii Gaudium » du Pape François nous invite à être disciples missionnaires, que nous soyons Chrétiens ordinaires ou agents pastoraux, ordonnés ou pas « En vertu du Baptême reçu, chaque membre du peuple de Dieu est devenu disciple missionnaire (Mt 28, 19). Chaque baptisé, quelle que soit sa fonction dans l’Eglise et le niveau d’instruction de sa foi, est un sujet actif de l’évangélisation… La nouvelle évangélisation doit impliquer que chaque baptisé soit protagoniste d’une façon nouvelle… Tout Chrétien est missionnaire dans la mesure où il a rencontré l’amour de Dieu ». (Evangelii Gaudium § 120, 121)


    Le document préparatoire (publié il y a quelques jours) à la session du Synode qui se tiendra à Rome en Octobre 2024 revient sur ce thème essentiel du « disciple missionnaire ». Voici ce qu’il dit : « « Au coeur du Synode 2021-2024 « Pour une Église synodale. Communion, participation, mission », se trouve un appel à la joie et au renouveau pour le Peuple de Dieu qui, à la suite du Seigneur est invité à l'engagement au service de sa mission. Cet appel à être des disciples missionnaires est fondé sur notre identité baptismale commune, appel qui s’enracine dans la diversité des contextes dans lesquels l'Église est présente. Et il trouve son unité dans l’unicité du Père, du Seigneur et de l’Esprit. C’est un appel qui concerne tous les baptisés, sans exception : « Tout le Peuple de Dieu est le sujet de l’annonce de l’Évangile. En lui, chaque baptisé est appelé à être protagoniste de la mission, parce que tous, nous sommes des disciples missionnaires ». Ce renouveau prend forme dans une Église qui, rassemblée par l'Esprit grâce à la Parole et à l’Eucharistie, proclame le salut dont elle fait continuellement l'expérience à un monde en attente de sens et assoiffé de communion et de solidarité. C'est pour ce monde que le Seigneur prépare un banquet sur sa montagne »


    Grâce aux écoles de la Foi qui chaque année, rassemblent des fidèles pour une formation à la théologie, à la liturgique, aux sacrements, à ce qu’est l’Eglise et la mission, notre diocèse dispose d’un outil formidable pour éveiller ainsi les fidèles présents à ces écoles à devenir « disciples missionnaires », les aider à grandir comme évangélisateurs. Le Saint Père, au § 121 de « Evangelii Gaudium » précise : « Employons-nous à une meilleure formation, à un approfondissement de notre amour et à un témoignage plus clair de l’Evangile. En ce sens, nous devons tous accepter que les autres nous évangélisent… Nous devons trouver le mode de communiquer Jésus qui corresponde à la situation dans laquelle nous nous trouvons ».


    Puissent ceux et celles qui participent à ces écoles de la Foi en donnant de leur temps de vacances et en consentant souvent à des sacrifices financiers, découvrir davantage comment devenir « disciples missionnaires » dans leur communauté Chrétienne, mais aussi dans leurs familles et dans leurs lieux d’habitation. Et qu’ils puissent communiquer à d’autres le désir de les rejoindre pour approfondir leur foi et se former pour mieux servir !


    « Tout Chrétien est missionnaire dans la mesure où il a rencontré l’amour de Dieu »



    + Monseigneur Jean-Pierre COTTANCEAU

  • N°29 du 17-07-2024

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 17 JUILLET 2024

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    ORDINATION DIACONALE


    Ce Samedi 20 Juillet aura lieu en l’église Maria No Te Hau de PAPEETE l’ordination diaconale (en vue de la prêtrise) de Manoarii. Cette ordination est l’occasion de nous réjouir et de rendre grâce au Seigneur qui continue d’appeler des ouvriers pour sa moisson et des pécheurs d’Hommes !

    Après son ordination diaconale, Manoarii regagnera début Septembre le séminaire d’Orléans pour vivre la dernière étape de sa formation initiale, l’année diaconale, une année durant laquelle alternent les séjours en paroisse - pour Manoarii, ce sera la paroisse de Montlouis, dans le diocèse de Tours - et les séjours au Grand Séminaire pour une reprise et une évaluation de l’expérience vécue en paroisse, plus quelques cours complétant la formation en vue de l’ordination à la prêtrise. Cette année diaconale comprise entre l’ordination diaconale et l’ordination presbytérale fait partie du plan de formation initiale des futurs prêtres, tel que précisé dans un document essentiel, la « Ratio Universalis » élaboré à Rome par la Congrégation pour le clergé, document qui exprime et met en oeuvre la sollicitude du Siège apostolique en ce qui concerne la formation de ceux qui sont appelés aux Ordres sacrés. Ce document a pour but « d’assister les évêques pour que dans leurs Églises soient cultivées avec la plus grande application les vocations aux ministères sacrés et que dans les séminaires soit offerte une solide formation aussi bien humaine et spirituelle, que doctrinale et pastorale »

    Cette année diaconale, précise ce document, poursuit un double objectif. D’une part, insérer le candidat dans la vie pastorale en assumant progressivement plus de responsabilités dans un esprit de service, dans la vie de la paroisse où il est nommé. Cette expérience pastorale vécue au service d’une communauté paroissiale peut avoir des conséquences significatives sur la personnalité du candidat, non plus confronté à des livres, mais à des hommes, des femmes, des jeunes en chair et en os, et des situations de vie bien concrètes ! C’est pourquoi le curé de la paroisse et les responsables des réalités pastorales qui accueillent le séminariste ont un rôle important dans la formation et l’accompagnement de ce futur prêtre.

    D’autre part, il s’agit de mettre en oeuvre une préparation plus directe à la prêtrise, à l’aide d’un accompagnement spécifique, et ce, dans le cadre du Grand Séminaire. Durant cette étape, le candidat est invité à déclarer par écrit, de façon libre, consciente et définitive sa volonté de devenir prêtre après son ordination au diaconat.

    La durée de cette étape de formation entre l’ordination diaconale et l’ordination à la prêtrise est variable et dépend de la maturité effective et de l’aptitude du candidat à recevoir les Ordres. Il est toutefois nécessaire de respecter au moins les temps établis par le droit entre la réception du diaconat et du presbytérat. C’est pourquoi au terme de leur année diaconale à Orléans, nos séminaristes revenus définitivement au Fenua sont invités à vivre leur diaconat dans leur diocèse de PAPEETE pendant quelques mois, le temps de reprendre pied dans cette réalité pastorale qui est la nôtre.

    Signalons l’importance de distinguer clairement la préparation spécifique au diaconat et celle au presbytérat car il s’agit de deux moments bien différents. C’est pourquoi il n’est pas opportun d’unir dans la même célébration les ordinations diaconales (qu’il s’agisse du diaconat en vue du sacerdoce ou du diaconat permanent) et presbytérales, afin de pouvoir consacrer à chaque circonstance l’attention spécifique qui lui est due et d’en faciliter la compréhension de la part des fidèles.

    Mais après cet éclairage permettant de mieux comprendre une partie du processus de formation des futurs prêtres, laissons la parole à notre frère Manoarii. Il nous livre en quelques mots le regard qu’il porte sur ce que représente pour lui ce ministère de diacre qu’il va recevoir ce Samedi : « Ce qui me motive dans le service diaconal, c’est la proximité avec les personnes par l’annonce de l’Evangile, la dévotion à la charité auprès des plus démunis, que ce soit les malades, les prisonniers et les itinérants. Le service de la Sainte Table de l’Eucharistie est une grâce sanctifiante qui me tient à coeur dans le ministère de diacre ». Prions pour lui !



    + Monseigneur Jean-Pierre COTTANCEAU

  • N°30 du 24-07-2024

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 24 JUILLET 2024

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    QUAND SE TOURNE UNE PAGE !


    Un des points d’achoppement qui peut diviser les communautés paroissiales se manifeste souvent à l’occasion d’un changement de curé. Certains paroissiens sont pour, d’autres contre, certains font des pétitions pour garder « leur prêtre » et se disent choqués, indignés qu’il puisse être changé. Le curé serait-il nommé à vie ? L’évêque devrait-il demander pour chaque changement la permission aux fidèles concernés ? Le curé appartient-il aux paroissiens ? L’évêque aurait-il pris cette décision suite à un caprice ou à pile ou face, sans une profonde réflexion et une prière à l’Esprit Saint ?


    Pour y voir clair, il convient d’abord de resituer le rôle de l’évêque dans son diocèse. La constitution « Lumen Gentium » du Concile Vatican II nous dit au § 20 : « Les évêques ont reçu, pour l’exercer avec l’aide des prêtres et des diacres, le ministère de la communauté. Ils président au nom et en place de Dieu le troupeau, dont ils sont les pasteurs par le ministère doctrinal, le sacerdoce du culte sacré, le ministère du gouvernement… Le Saint Concile enseigne que les évêques, en vertu de l’institution divine, succèdent aux apôtres, comme pasteurs de l’Eglise, en sorte que qui les écoute, écoute le Christ, qui les rejette, rejette le Christ et celui qui a envoyé le Christ (§ 20). Ainsi donc, en la personne des évêques assistés des prêtres, c’est le Seigneur Jésus Christ, Pontife suprême, qui est présent au milieu des croyants (§ 21) … Chargés des Eglises particulières comme vicaires et légats du Christ, les évêques les dirigent par leurs conseils, leurs encouragements, leurs exemples, mais aussi par leur autorité et par l’exercice du pouvoir sacré… se souvenant que celui qui est le plus grand doit se faire comme le plus petit, et celui qui commande comme le serviteur… En vertu de ce pouvoir, les évêques ont le droit sacré, et devant Dieu le devoir, de porter des lois pour leurs sujets, de rendre les jugements et de régler tout ce qui concerne l’ordre du culte et de l’apostolat. La charge pastorale, c’est-à-dire le soin habituel et quotidien de leurs brebis, leur est pleinement remise ; on ne doit pas les considérer comme les vicaires des Pontifes romains, car ils exercent un pouvoir qui leur est propre et, en toute vérité, sont pour les peuples qu’ils dirigent, des chefs (§ 27)


    Il convient ensuite de préciser la nature des relations entre l’évêque et ses prêtres. Le décret « Presbyterorum Ordinis » de Vatican II va nous y aider. « Que les évêques à cause du don de l’Esprit Saint que les prêtres ont reçu à leur ordination voient en eux des auxiliaires et des conseillers indispensables dans leur ministère… Quant aux prêtres, ils savent que les évêques sont revêtus de la plénitude du sacrement de l’ordre ; ils doivent donc respecter en eux l’autorité du Christ, Pasteur suprême. Qu’ils aient pour leur évêque un attachement sincère, dans la charité et l’obéissance… L’union des prêtres avec les évêques est une exigence particulière de notre temps… » (§ 7) D’ailleurs, le rite de l’ordination n’inclut-il pas la promesse d’obéissance du nouvel ordonné à l’évêque ?
    Concernant la vie des prêtres, ce même décret précise : « A la tête de leur communauté, les prêtres doivent donc faire en sorte de ne pas rechercher leurs propres intérêts, mais ceux de Jésus Christ (§ 9) … Parmi les qualités les plus indispensables pour le ministère des prêtres, il faut mentionner la disponibilité intérieure qui leur fait rechercher non pas leur propre volonté, mais la volonté de celui qui les a envoyés… (§ 15) …


    Il est naturel et heureux que, accompagnés dans les étapes importantes de leur vie par le pasteur de leur communauté, les fidèles s’attachent à leur prêtre. Par son témoignage de vie, par sa prédication, par la célébration des sacrements de l’Eglise qui lui est confiée, n’est-il pas présence du Christ tête ? Oui, mais le Christ a toujours été obéissant à son Père : « non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » dira-t-il à Gethsémani. Le prêtre n’appartient pas aux fidèles, il appartient au Christ et à l’Eglise !



    + Monseigneur Jean-Pierre COTTANCEAU