Communiqué diocésain

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  • CD n°37 du 13-09-2023

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 13 SEPTEMBRE 2023

    REGARD SUR L’ACTUALITE

    LE DIEU DES CHRÉTIENS, C’EST LE CRUCIFIÉ

               

    La liturgie de ce Jeudi 14 nous invite à célébrer la Croix glorieuse de notre Seigneur Jésus Christ. Nous pourrions nous demander comment il est possible d’associer l’idée de gloire à un instrument de souffrance, d’humiliation et de mort, comment rapprocher idée de Dieu associée à la toute-puissance de vie, et perspective de mort sur la croix qu’affronte librement celui qui est Fils de Dieu ! En effet, pour nous, les hommes, la puissance est contradictoire avec la faiblesse, et si Dieu est tout puissant, il ne peut pas être faible. Si Dieu est Dieu, il est tout, il ne manque de rien. Il possède tout. Et si Jésus était Dieu, nous en déduisons automatiquement qu’il ne pouvait avoir une histoire humaine comme la nôtre ; il devait tout savoir depuis le début, il avait tout prévu ! Mais cette conception de la puissance ne résiste pas à la lumière de la passion et de la mort de Jésus ! Et lorsque nous arrivons à la passion, force est de constater que l’image du crucifié ne cadre pas avec l’image du « grand patron » que nous nous faisons de Dieu !

                Souvenons-nous que c’est librement et consciemment que Jésus se laisse livrer et se livre. Il se laisse livrer, car il n’est pas l’auteur de la trahison et de l’abandon des siens. Il n’a pas le goût de la souffrance, il ne la recherche pas de façon morbide. Ce sont bien les représentants de la Loi qui l’arrêtent et le conduisent à Pilate. Et finalement, c’est bien la foule qui le livre alors que Pilate, tout en demeurant convaincu de son innocence, ne s’oppose pas à son supplice. Jésus sait donc ce que veut dire être innocent et pourtant abandonné de tous, surtout de son peuple et de ses amis.

                Abandonné des siens, Jésus se livre et s’abandonne librement. Pourquoi ? Remis entre les mains des hommes, Jésus continue de rendre témoignage à la vérité de Dieu : un amour pour nous qui va jusqu’à se laisser dépouiller de lui-même. Livré, Jésus fait don de lui-même : « Ma vie… personne ne me l’enlève ; mais je la dépose de moi-même » (Jn 10, 18).  Pourquoi ? Mis entre les mains des hommes, Jésus continue de rendre témoignage à la vérité de Dieu. Il s’en remet à son Père pour ce qui concerne son propre avenir. Son amour pour nous va jusqu’au dépouillement de lui-même. Saint Paul écrira : « Le langage de la croix est folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui sont en train d’être sauvés, pour nous, il est puissance de Dieu… Nous, nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les Païens, mais pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs, il est Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu » (1 Cor 1, 18). De toute éternité, Dieu n’existe que comme don de soi, don qui fait naître, et ce don culmine dans la passion, la croix et la mort du Christ.

                Si Jésus est mort en croix, ce fut à cause de sa prétention à dénoncer le mal, et à cause de son action en vue du règne de Dieu. Il a voulu changer les relations entre les Hommes, il a dénoncé l’hypocrisie et le mensonge, l’exploitation et l’exclusion, la haine et le non-respect d’autrui, ainsi que toute attitude religieuse qui asservit au lieu de libérer. Mais dans ce combat, la croix de Jésus Christ manifeste que Dieu n’intervient pas dans notre histoire sans les hommes eux-mêmes. Dieu ne se substitue pas à nos libertés, il les fait naître. Jésus dans sa Passion est l’Homme libre, lucide devant le mal, capable d’affronter la mort et la peur qu’elle inspire, non pas comme un héros de bande dessinée mais avec cette force étonnante qu’il trouve dans son accord à la volonté du Père. En Jésus, Dieu combat le mal non de l’extérieur mais de l’intérieur en rendant Jésus libre face au mal.

                Nous n’avons pas de réponse théorique au problème du mal. Il est là ! Il est dans l’échec, la maladie, la mort. Il est dans la domination, la dictature et les guerres, dans la famine et la misère. Il est là et souvent, les Hommes en sont responsables. Le mal vient du cœur de l’Homme, c’est l’échec de l’Homme. Jésus qui s’est engagé de toutes ses forces contre les puissances du mal n’a pas expliqué le mal. Il l’a combattu. Au cœur de sa passion, il affronte le mal en toute vérité. Il crie sa peur et sa soif, mais il ne se détourne pas. Il trouve même des paroles de pardon envers ceux qui le condamnent, des paroles d’avenir envers ceux qui l’entourent, des paroles d’amour envers sa mère et l’apôtre Jean, des paroles de confiance et de foi envers son Père quand il s’en remet à lui. Il ne s’est pas laissé aller à la révolte ou au repli sur soi, il a su rester homme à l’image de Dieu au cœur même de l’angoisse et de l’abandon.

    « O Croix, sublime folie, O Croix de Jésus Christ

    Dieu rend par toi la vie et nous rachète à grand prix,

    L’amour de Dieu est folie, O Croix de Jésus Christ »


    + Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU

  • CD n°38 du 20-09-2023

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 20 SEPTEMBRE 2023

    REGARD SUR L’ACTUALITE

      SYNODE ET PRIERE…

                En Octobre va commencer à Rome l’étape suivante de ce Synode commencé en 2021. Évêques de tous les continents, religieux, laïcs vont réfléchir à partir des rapports remontés de tous les diocèses via les synthèses des fédérations des conférences regroupant les zones géographiques du monde entier et des questions qui aujourd’hui se posent à l’Église pour faire face aux défis de la société de notre temps.

                À cette occasion, le Cardinal GRECH, secrétaire général du Synode a fait parvenir à tous les évêques une lettre invitant le peuple de Dieu à la prière pour cette nouvelle étape du Synode. En voici quelques passages.

    « Dans quelques jours, le 4 octobre prochain, le Saint-Père ouvrira la première session de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques sur le thème « Pour une Église synodale. Communion, participation, mission. “Sans la prière, il n'y a pas de Synode” (Pape François, Intention de prière pour le mois d'octobre 2022). Le Synode est avant tout un événement de prière et d'écoute qui ne concerne pas seulement les membres de l’Assemblée synodale, mais aussi chaque baptisé, chaque Église particulière. En effet, nous sommes tous appelés en ce moment à nous unir dans la communion de la prière et dans l'invocation insistante de l'Esprit Saint pour qu'il nous guide dans le discernement de ce que le Seigneur demande à son Église aujourd'hui.

    Tout d'abord, la prière est écoute. En ouvrant le chemin synodal, le Saint-Père a déclaré : “Le Synode nous offre aussi l'opportunité de devenir Église de l'écoute, faire une pause dans nos rythmes, réfréner nos angoisses pastorales pour s'arrêter et écouter” (Rome. 9 octobre 2021). Le premier pas dans la prière est l'écoute de la Parole de Dieu, l'écoute de l'Esprit. C'est pourquoi la première contribution de chaque baptisé(e) à l'Assemblée synodale sera l'écoute de la Parole de Dieu et de l'Esprit, en sachant que la voix de l'Esprit est sine qua non du corps ecclésial.

    La deuxième partie de la prière est l'adoration. Le Saint-Père a dit : “Comme la prière d'adoration nous manque aujourd'hui ! Beaucoup ont perdu non seulement l'habitude, mais aussi la notion de ce que signifie adorer” (Rome, 9 octobre 2021 Après l'écoute, le silence adorateur pour l'émerveillement de ce que Dieu dit à son Église et pour Ce que l’Esprit suscite aussi en elle aujourd'hui. Le chemin synodal parcouru jusqu'à présent nous conduit à l'étonnement, à la conversion de notre regard, il nous fait passer de la tristesse de la résignation (cf. Le 24, 17) à la mission joyeuse de ceux et celles qui ont découvert la présence du Seigneur ressuscité dans leur propre existence

    Le troisième visage de la prière est l'intercession. Nous devons croire à l'efficacité de la prière d'intercession, qui ne consiste pas à plier la volonté de Dieu à la nôtre, mais à demander au Seigneur d'illuminer nos cœurs avec la force de son Esprit de vie, afin que nous sachions discerner et faire sa volonté. "Intercéder" signifie aussi prendre en charge, déclarer devant Dieu notre participation, notre implication. Intercéder, c'est dire : “Je m'en préoccupe, j'y suis...” cela m'appartient Prier pour l’Assemblée synodale, intercéder pour tous ses membres, en premier lieu pour le Saint-Père, qui nous demande si souvent de prier pour lui, c'est accomplir l'acte de participation le plus élevé.

    Enfin, chers frères, la prière est action de grâce, reconnaissant la primauté de l'action et de la grâce de Dieu dans toutes nos œuvres et dans la vie de la communauté chrétienne. Le Saint-Père a déclaré : “La prière d'action de grâces commence toujours par-là : par la reconnaissance de nous-mêmes, précédés par la grâce. Nous avons été pensés avant d 'apprendre à penser ; nous avons été aimés avant d'apprendre aimer ; nous avons été désirés avant qu'un désir ne germe dans nos cœurs” (Audience générale. 30 décembre 2020). »

    Et si cette nouvelle étape du Synode ainsi que l’appel qui nous est adressé à prier était pour les paroisses qui l’auraient peu à peu abandonnée, l’occasion de remettre en valeur la prière pour le Synode, afin de nous unir à la prière de toute l’Église ?

    + Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU

  • CD n°39 du 27-09-2023

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 27 SEPTEMBRE 2023

    REGARD SUR L’ACTUALITE

    QUE MANQUE-T-IL A LA JEUNESSE D’AUJOURD’HUI ?

    Grâce au voyage du Pape François à Marseille, nous avons pu nous intéresser aux Rencontres méditerranéennes organisées du 18 au 23 septembre. 120 jeunes, de toutes confessions religieuses, issus «des cinq rives de la Méditerranée » ont travaillé ensemble, du lundi au jeudi, autour de quatre grands défis pour l’espace méditerranéen : le défi environnemental, la question migratoire, les disparités économiques et enfin les tensions géopolitiques et religieuses.

    De leur côté, 70 évêques (latins, grec-catholiques, chaldéens, coptes …) et représentants d’autres Eglises se sont retrouvés le jeudi pour « partager leurs expériences ». Le lendemain, vendredi, jeunes et évêques se sont réunis pour réfléchir ensemble pour « construire une même espérance ». Le thème général retenu étant : « Marseille : Mosaïque d’Espérance ». Samedi matin, le Saint Père a participé à la session de conclusion : une jeune étudiante libanaise a présenté la synthèse des réflexions formulées par les jeunes, et un évêque albanais a exposé les propositions faites par les évêques ; puis le Souverain Pontife a prononcé un long discours sur l’importance de la Méditerranée dans le monde d’aujourd’hui et le rôle joué par Marseille, en tant que « ville-laboratoire », carrefour de civilisations et de l’Histoire.

     C’est le Cardinal Aveline, archevêque de Marseille, qui a insisté auprès des évêques pour que les jeunes participent à ces Rencontres, et pour que le Pape honore Marseille de sa présence. Sa ténacité a été récompensée !

    A sa façon, et dans son style toujours direct, François a repris les grands problèmes de la région : grande pauvreté, conflits, pluralité religieuse, enjeu écologique, situation des personnes migrantes. La Méditerranée est confrontée à des défis majeurs. Mais, tenant compte des ressources historiques, religieuses, culturelles, socio-économiques, qui sont autant de réponses à ces défis, le Saint Père n’a pas manqué d’interpeler les autorités sur leurs devoirs et leurs capacités à trouver des solutions par le dialogue et le respect de la dignité de toute personne quelle que soit son origine.

    Les problèmes de notre région sont, en partie, d’un autre ordre que ceux des pays méditerranéens mais il est intéressant de retenir la méthode mise en œuvre lors de ces rencontres à Marseille, notamment le choix d’inclure des jeunes de diverses origines dans le processus de réflexion et la confrontation de leurs points de vue avec ceux des évêques.

    Actuellement, les évêques et directeurs diocésains des diocèses francophones de la CEPAC se réunissent à Taiohae justement pour se pencher sur des défis communs posés par le monde de la jeunesse et de l’éducation. L’accompagnement des enseignants confrontés à de soudains changements de directives ministérielles, la démission de nombreux parents en matière d’éducation, la montée des violences et des harcèlements, la cancel culture, la délinquance liée au trafic de drogue (l’Ice), le suicide des adolescents, le décrochage scolaire, le développement durable… autant de sujets qui interpellent l’Eglise.

    Face à ces questions on pourrait dire au niveau ecclésial : cela nous dépasse, laissons les pouvoirs publics et les gouvernements s’en emparer ; nous sommes faits pour le Ciel, d’ailleurs Jésus, assis à la droite du Père nous y prépare une place (cf. Jean 14, 2-3). C’est oublier ce que les Anges dirent aux Apôtres au jour de l’Ascension : « Pourquoi restez-vous là à regarder le Ciel ? » (Actes 1, 11). L’appel est clair, il nous faut, évêques, prêtres, diacres et laïcs chrétiens - ensemble - travailler au bonheur de tous, le bonheur promis par le Christ. C’est là notre ESP֤ERANCE !

    C’est sans doute ce qu’il manque à la jeunesse d’aujourd’hui : l’ESP֤ERANCE ?

    Espérer permet de croire en l’avenir ; Espérer, c’est être sûr(e) de ne pas être seul(e) à affronter les épreuves ; Espérer permet ni de condamner ni d’être condamné(e) ; Espérer nourrit la confiance ; Espérer donne la joie.

    Paul Claudel disait : « Il y a une chose plus triste à perdre que la vie : c’est la raison de vivre, plus triste que de perdre ses biens : c’est de perdre son espérance. »

    Pour qu’un jeune déboussolé, harcelé, découragé, retrouve l’Espérance, il faut être à son écoute, l’accompagner, le remettre debout, lui redonner confiance, ainsi il retrouvera des raisons d’aimer la vie et d’agir.

    Nous, membres de l’Eglise, sommes capables de trouver les moyens pour relever ce défi.


    Dominique SOUPE

  • CD n°40 du 04-10-2023

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 4 OCTOBRE 2023

    REGARD SUR L’ACTUALITE

    PARTAGEONS LA DOULEUR DES CHRETIENS ARMENIENS

     La situation du Haut-Karabakh, enclave arménienne au cœur de l’Azerbaïdjan, pose problème depuis bientôt 32 ans. Il y a quinze jours, la dernière intervention militaire des troupes d’Azerbaïdjan -soi-disant pour déloger les terroristes- a fait fuir la quasi-totalité des Arméniens (120 000 !) du Haut-Karabakh vers l’Arménie.

    Après la prière de l’Angélus du dimanche 1er octobre à Rome, le Pape François a renouvelé son appel au dialogue : « J'ai suivi ces jours-ci la situation dramatique des personnes déplacées dans le Haut-Karabakh. Je renouvelle mon appel au dialogue entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, en espérant que les discussions entre les parties, avec le soutien de la communauté internationale, aboutiront à un accord durable qui mettra fin à la crise humanitaire. »

    Notons que, pour la première fois en 30 ans, une mission des Nations unies est arrivée dans le Haut-Karabakh. Et ce mardi 3 octobre, la Ministre française des affaires Étrangères, Catherine Colonna, s’est rendue à Erevan (capitale de l’Arménie) assurant que l'Arménie pouvait compter sur "le soutien continu" de la France.

    Peut-on espérer que les armes se taisent pour faire place à un réel retour autour de la table des différentes parties concernées pour parvenir à un accord que le « groupe de Minsk » n’a jamais réussi à faire respecter ?

    Nous, chrétiens, ne pouvons pas rester indifférents. C’est ce que soulignait le nouveau Cardinal, créé par le Pape François samedi 30 septembre, Mgr Gugerotti, préfet du dicastère pour les Églises orientales : « le Saint-Siège est en mouvement (…) Mais, ce qu'il faut comprendre, c'est que si l'Occident ne se met pas à l'écoute de la véritable sensibilité de ceux qui vivent cette tragédie, nous continuerons à parler en vain… »

    Alors, soutenons de nos prières nos frères Arméniens et demandons à l’Esprit-Saint d’éclairer ceux qui détiennent le pouvoir. C’est notre espérance.

    Dominique Soupé

  • CD n°41 du 11-10-2023

    COMMUNIQUE D'INFORMATION N° 41 DU MERCREDI 11 OCTOBRE 2023

    REGARD SUR L’ACTUALITE

    TERREUR AU PROCHE ORIENT

    « Délivre moi, Seigneur… Contre l’homme de violence défends-moi ! »

    … Clame l’auteur du psaume 140 (139). En ces jours où s’est réveillé en Israël et ses voisins le spectre de la guerre avec son lot de souffrances, de tueries, de prises d’otages, comment ne pas reprendre à notre compte ce cri de détresse lancé par le psalmiste il y a plus de 2 500 ans ! Il nous est impossible de rester insensibles à ces appels ! Et ne nous cachons pas derrière des analyses politiques cherchant à savoir qui a tort et qui a raison, ou qui tendraient à renvoyer dos à dos les ennemis, conduisant ainsi à placer au deuxième plan, voire à ignorer tous les innocentes victimes, les familles et les jeunes qui ont vu leur existence bouleversée, détruite, ou encore à les considérer comme simples victimes des « effets collatéraux » de ces conflits !      

    La souffrance des Humains, de quelque bord qu’ils soient, touche le cœur de Dieu et du Christ Jésus, le « Prince de la Paix ». Le mal et son cortège de souffrances que Jésus vient combattre se manifeste dans la domination, la dictature et les guerres, dans la famine et la misère. Il est là et souvent, les Hommes en sont responsables. Le mal vient du cœur de l’Homme, c’est l’échec de l’Homme. Notre arme première est la prière pour la paix, comme nous y invite ce communiqué du 07 Octobre 2023, publié par le président de la conférence des évêques de France et dont voici le texte :

                                                                                                                 Paris, le 7 octobre 2023

     

    Communiqué de Mgr Eric de Moulins-Beaufort,

    Archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France

     

    Depuis l’aube, ce samedi 7 octobre 2023, alors que les Juifs dans le monde entier célèbrent

    « Simhat Torah », le Hamas a déclenché une attaque sur l’Etat d’Israel, faisant de nombreuses victimes civiles et militaires et des personnes de statut divers ont été prises en otages.   

    Nous condamnons sans réserve ces attaques et la spirale de violences qu’elles enclenchent. Nous appelons à la libération des otages.  Nous apportons notre soutien et assurons de notre prière toutes les familles endeuillés et éprouvées par ces événements dramatiques. 

    Nous espérons que la communauté internationale pourra, dans les plus brefs délais, obtenir la cessation des violences afin d’éviter un engrenage terrible pour tous et un nombre de victimes plus grand encore, de part et d’autre.  

    Que tous ceux qui exercent une autorité politique, civile ou religieuse, travaillent ensemble sans se décourager à restaurer la paix et à construire la justice sur cette terre sainte, si précieuse pour le monde entier.  

    En ces heures d’extrême tension, avec émotion, nous pensons à toutes les vies brisées.  Nous invitons chacun à prier pour la Paix dans la justice et la vérité entre les peuples et les communautés et à tout faire pour en être un authentique artisan. 

    ---

    Pour ce qui est de ce groupe de pèlerins de notre diocèse partis en Terre Sainte, un article de TAHITI Infos de ce Mardi 10 0ctobre fait part d’informations reçues par téléphone du P. Bruno MAI qui menait ce groupe de pèlerins et qui se veut rassurant après l’inquiétude. L’article conclut par ces mots : « Si tout se passe correctement, la délégation des 34 pèlerins polynésiens devrait atterrir ce dimanche soir à l’aéroport de Tahiti Faa’a ».

                            Rendons grâces à Dieu et demandons-lui la Paix pour ces pays en guerre et l’établissement de la justice et du droit de la part de ceux qui les gouvernent !


    + Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU

  • CD n°42 du 18-10-2023

    COMMUNIQUE D'INFORMATION N° 42 DU 18 OCTOBRE 2023

    REGARD SUR L’ACTUALITE

    SOMMES-NOUS MISSIONNAIRES ?

    Dernièrement un jeune adolescent me disait : « Tu vas presque tous les jours à la messe ? Moi, j’y vais deux dimanches par mois … pour faire plaisir à ma mère ! Je m’ennuie à la messe, c’est toujours la même chose. Dans ma paroisse, les chants sont ‘’nases’’ ; y a que des personnes âgées qui chantent. » Alors je me suis mis à côté de lui, avec mon Magnificat je l’ai aidé à suivre et comprendre les différentes étapes du rituel. Il a lu les textes bibliques et les prières … A la fin de la messe, le jeune m’a dit : « C’est bizarre, ça m’a paru moins long que d’habitude ! Mais je n’ai rien capté de ce qu’a dit le Diacre après l’Évangile. »

    Le cas n’est pas isolé, mais pas désespéré. Il y a matière à s’interroger et à trouver de nouveaux chemins d’évangélisation. C’est l’un des objectifs du Presbytérium(*) réuni cette semaine au Centre Tibériade en lien avec la démarche synodale entreprise depuis 2021.

    En ce dimanche 22 octobre, Journée Missionnaire Mondiale, le Pape François invite les chrétiens à se laisser enflammer par le Christ ressuscité au point de désirer le dire au monde (**). À l’image des disciples d’Emmaüs (Luc 24,13-35) qui, le cœur brûlant de l’Amour du Christ, se mettent immédiatement en marche vers Jérusalem pour y témoigner de leur rencontre avec le Christ ressuscité.

    Sommes-nous capables d’enthousiasmer ceux que nous côtoyons, de leur communiquer notre joie de croire en Christ ressuscité ? Car, c’est une Église joyeuse et enthousiaste qui peut attirer et intéresser les jeunes (et les moins jeunes). Les méga-églises évangéliques comme Charisma ou Hillsong l’ont bien compris : la joie, l’émotion attirent chaque dimanche des milliers de personnes, au risque de tomber dans la sensiblerie, le sectarisme et le fondamentalisme qui inhibent tout sens critique.

    Saint Jean-Paul II a expérimenté cette nouvelle forme d’évangélisation lorsqu’il eût l’intuition de créer les JMJ qui ont drainé des vagues de jeunes à la recherche d’un idéal. C’est ainsi que le groupe GLORIOUS est né, suite aux JMJ de Rome en l’an 2000. Les trois frères Pouzin de la paroisse Sainte-Blandine -au centre de Lyon- ont répondu à cet appel du Pape : « Si vous devenez ce que vous devez être, vous mettrez le feu au monde. » Dès 2002, ils l’ont réalisé en créant Glorious et la « pop-louange » dont les chants sont repris par des milliers de jeunes (chrétiens et non-chrétiens) dans les stades, au Zénith, au Palais des Congrès, sur Tik Tok et même … dans nos groupes de prières !

    Cet appel à être missionnaire l’entendons-nous à la fin de chaque messe lorsque, après la bénédiction, le prêtre (ou le diacre) dit une des quatre formules d’envoi : « Allez dans la Paix du Christ » ; « Allez porter l’Évangile du Seigneur », « Allez en Paix » ; « Allez en Paix, glorifiez le Seigneur par votre vie ». -Comme me disait souvent mon directeur-spirituel- : ce n’est pas le moment de sortir de l’église avec un air constipé ou une tête penchée à 45°. Au contraire c’est un appel à porter cette joie du Christ-Eucharistie qui a brûlé nos cœurs d’amour, à toutes celles et tous ceux qu’il nous est donné de rencontrer.

    Nous sommes loin d’être les premiers à répondre AVEC ENTHOUSIASME à cet appel bimillénaire du Christ. Saint Luc (***), que nous fêtons aujourd’hui 18 octobre, -un Grec issu du paganisme-, l’a très bien compris au contact de l’ardent Saint Paul, puisqu’il a fait de la diffusion du message chrétien un véritable cantique d’action de grâce, de joie et d’optimisme !

    Dominique Soupé

    (*) Le Presbytérium est l’ensemble des prêtres d’un diocèse réuni autour de l’évêque.

    (**) Sources : vatican.va ; Message du Pape François pour la 97ème Journée Mondiale des Missions 2023.

                            opm-france.org ; Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM).

    (***) Saint Luc, évangéliste, est l’historien du Christ dans le 3ème Évangile, et historien de l’Église naissante dans les Actes des Apôtres.

  • CD n°43 du 25-10-2023

    COMMUNIQUE D'INFORMATION N° 43 DU 25 OCTOBRE 2023

    REGARD SUR L’ACTUALITE

    PRESBYTERIUM 2023

    Du 16 au 18 Octobre se tenait au centre « Tibériade » l’assemblée des prêtres du diocèse, le « Presbyterium ». Cette session annuelle permet aux prêtres en exercice dans le diocèse de faire le point sur les réalités pastorales vécues par chacun d’eux, et de prendre le temps de réfléchir et d’échanger sur tel ou tel dossier important dans la vie de notre diocèse.

                Le premier jour fut l’occasion pour l’Archevêque de porter un regard sur la vie du diocèse depuis le presbyterium de l’an dernier : les avancées, les crises et moments de difficulté, les projets etc… Ensuite, chacun des 14 participants a pu partager ce qu’il vit dans sa paroisse : vie de prière et sacrements, catéchèse, liturgie de la Parole, liens avec les diacres, Katekita, formation, groupes de Rosaire, Charismatiques, mission auprès des plus éloignés, groupes de jeunes, projets etc…

                La première session du 2° jour fut consacrée aux écoles de Juillet. Face au constat de la baisse des effectifs dans certaines écoles, la réflexion a porté sur les causes : restrictions plus grandes à l’admission pour ceux qui ne sont pas en règle avec l’Église, rivalités qui conduisent à privilégier telle école plutôt que telle autre, parfois manque de formation de la part des intervenants. Deux souhaits ont été formulés : prévoir une session de formation pour les formateurs – reprogrammer la première semaine pour toutes les écoles avec un thème de formation repris ensuite dans chaque école.

                La seconde session du 2° jour fut consacrée à la catéchèse, en présence du diacre Gérard PICARD-ROBSON et de Teiki FREBAUT du service diocésain de la catéchèse. L’angle d’attaque de la réflexion était le rapport entre curés et catéchistes. Un certain nombre de malentendus furent levés lors de cette discussion et l’accent fut mis sur la nécessaire complémentarité entre curés et catéchistes. Fut soulignée également l’importance du livre sur le Directoire de la Catéchèse publié par Rome et qui contient une mine d’informations sur ce que doit être une catéchèse, et quel doit être le rôle de l’évêque, du prêtre, du catéchiste.

                La troisième session du 2° jour fut l’occasion d’aborder la question du statut du Katekita. Mgr Jean Pierre proposa un texte reprenant les aspects essentiels devant guider la vie et la formation du Katekita. La mission du Katekita ne change pas, mais il fallait « réguler » quelques aspects pratiques : formation initiale, rapport à la politique etc…

                Le troisième jour fut l’occasion de partages d’informations et d’échanges sur divers points :

    + L’école diaconale avec intervention du P. Landry, directeur de cette école

    + Le point concernant la retraite des prêtres arrivés à l’âge.

    + L’aumônerie des prisons : P. Joël arrive au terme de sa longue mission d’aumônier et une équipe renouvelée se met en place avec une nouvelle structure de fonctionnement.

    + L’aumônerie du Centre Hospitalier de Polynésie Française, là aussi sur un nouveau départ après la fin de l’épisode « Covid » qui avait jusqu’à il y a peu, perturbé son fonctionnement.

    + La pastorale des vocations, avec intervention du P. Abraham, aumônier de ce service diocésain.

    + Les 190 ans (en 2024) de l’arrivée des premiers Pères des Sacrés Cœurs aux Gambier.

                Ce fut également l’occasion de renouveler comme prévu selon les statuts diocésains le Conseil Presbytéral qui accompagne l’évêque pour la pastorale du diocèse.

                Au final, cette rencontre permit un échange fructueux et intense entre les participants, dans un climat détendu, fraternel et respectueux, nourri par la prière et l’Eucharistie quotidienne. Ce fut un temps de grâce pour chaque participant, pour notre presbyterium dans son ensemble, pour notre diocèse. Un grand Merci au Seigneur de nous avoir donné de repartir un peu plus unis pour vivre ensemble la mission qu’il nous a confiée.

    + Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU

  • CD n°44 du 01-11-2023

    COMMUNIQUE D'INFORMATION N° 44 DU MERCREDI 1er NOVEMBRE 2023

    REGARD SUR L’ACTUALITE

    « TU NOUS COMBLES DE JOIE ! »

                Oui, telle est la prière que nous pouvons adresser au Seigneur à la suite de l’ordination sacerdotale de notre frère Tareva, ce Samedi 28 Octobre !

                « Tu nous combles de joie » pour avoir appelé un homme encore jeune à donner sa vie par amour, librement, qui a accepté de se laisser saisir par le Christ pour lui ressembler et témoigner ainsi de sa présence au milieu des hommes et des femmes d’aujourd’hui. Par la simplicité de sa vie, il nous dit qu’à ses yeux, Dieu seul suffit à le rendre heureux, et que ce bonheur, il ne veut pas le garder pour lui.

                « Tu nous combles de joie » pour avoir donné à notre archidiocèse un nouveau prêtre envoyé pour annoncer le Christ et son message, notamment aux jeunes en recherche de vérité, en recherche de sens à leur vie, en quête de cet amour que le Christ est venu révéler. Envoyé également pour servir l’Église appelée à rejoindre le monde d’aujourd’hui et tous ceux que la société ignore ou méprise à cause de leur misère, et ce aux côtés de tous ces fidèles qui déjà œuvrent pour faire reculer cette misère.

                « Tu nous combles de joie » pour ce « trésor de l’Église », cette magnifique célébration de la liturgie d’ordination qui, par les gestes, les signes et les paroles, nous redit le mystère de la présence efficace de Dieu au milieu de son peuple : l’appel du candidat qui nous redit un Dieu incarné, c’est-à-dire un Dieu qui appelle, au cœur de l’existence humaine, de la famille et des rencontres ; les promesses du futur ordonné faites en toute liberté à l’évêque et qui nous disent ce lien essentiel unissant le pasteur du troupeau, successeur des apôtres à ses prêtres, collaborateurs dans la mission ; la prostration du futur prêtre face contre terre, qui s’abandonne totalement à Dieu et accueille pendant la litanie des Saints, la prière de toute l’Église rassemblée, celle des vivants rassemblés et celle de tous les saints du ciel ; l’imposition des mains de l’évêque et de tous les prêtres présents, par laquelle est conféré au futur ordonné le don de l’Esprit Saint pour la charge presbytérale, par ces paroles : « Nous t’en prions, Père tout puissant, donne à ton serviteur que voici d’entrer dans l’ordre des prêtres ; répands une nouvelle fois au plus profond de lui-même l’Esprit de sainteté… Qu’il reçoive de toi, Seigneur, la charge de seconder l’ordre épiscopal… » ; la vêture, moment où le nouveau prêtre revêt l’étole presbytérale et la chasuble, manifestant ainsi visiblement le ministère qu’il est appelé à accomplit dans la liturgie ; l’onction des mains avec le saint Chrême signifiant la participation spéciale du prêtre au sacerdoce du Christ, et la remise entre les mains du nouvel ordonné du pain et du vin, signe de sa charge de présider la célébration de l’eucharistie et de marcher à la suite du Christ crucifié.

                « Tu nous combles de joie » pour la présence de ce peuple, ton peuple, acquis au prix de la mort et résurrection de ton Fils, pour la présence de tous ces jeunes venus manifester leur présence pour entourer le nouvel ordonné et exprimer leur joie de participer à cet événement peu ordinaire, pour découvrir comment, Seigneur, tu pouvais encore rassembler en Église dans la joie et la fête enfants, jeunes, adultes de différents points du diocèse, donnant ainsi une image vivante, capable de redonner foi et espérance.

                « Tu nous combles de joie » car tu nous montres par cette ordination que tu n’abandonnes pas ton Église. Donne-nous de ne jamais l’oublier !

    « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ;

    Et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle »

                                                                                                    (Mt 16, 18)

    + Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU

  • CD n°45 du 08-11-2023

    COMMUNIQUE D'INFORMATION N° 45 DU MERCREDI 8 NOVEMBRE 2023

    REGARD SUR L’ACTUALITE

    ASSEMBLEE PLENIERE DES EVÊQUES DE FRANCE

    Du 3 au 8 novembre s’est tenue, à Lourdes, l’Assemblée plénière des Évêques de France. Bien qu’appartenant à la Conférence des Évêques du Pacifique, les évêques français d’Océanie (Papeete, Nouméa, Tefenua o enata et Wallis-Futuna) sont habituellement invités à la session de novembre à Lourdes.

    Monseigneur Jean-Pierre Cottanceau, archevêque de Papeete, a pu s’y rendre cette année. Une occasion d’échanger avec ses frères évêques, de confronter diverses expériences pastorales et de vivre la synodalité au « rythme » de l’Église de France. Occasion également de faire connaissance avec les cardinaux et évêques qui ont été nommés ces derniers mois.

    Cette année le thème principal était « la Mission » à laquelle ont été consacrées trois séances de travail. « Comment annoncer l’Évangile dans un monde sécularisé à des personnes à qui le nom de Dieu ne dit rien? comment encore annoncer l’Évangile et la religion du Christ dans un monde pluri-religieux en un temps où nous avons appris à reconnaître les germes ou les traces de l’Esprit-Saint dans les autres religions… »

    Mais, comme l’a souligné dans son discours d’ouverture, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, Président de la Conférence des Évêques de France : « Il faut le constater : la guerre revient comme un moyen de politique, et c’est affreux. (…) Nous nous réunissons sur cet arrière-fond. Les temps d’actualités, les temps d’échange, le temps sur la jeunesse et le climat social nous permettront sans doute d’enrichir mutuellement nos analyses et d’envisager ce que nous pouvons et devons faire pour contribuer à construire la paix. Comme l’a dit un bon auteur : ‘’Reconnaître que nous ne sommes pas tout puissants ne signifie pas que nous sommes impuissants. Et si ce que nous pouvons et ce que nous faisons paraît dérisoire, cela a pourtant du sens. Tout acte bon a toujours un sens, disait Vaclav Havel.’’ »

    Ainsi, deux temps forts ont été consacrés au service des relations avec les musulmans.

    La séquence intitulée : « Jeunesse et climat social » - qui relève également de la Mission- a permis de recueillir certaines leçons issues des JMJ vécues à Lisbonne et des émeutes du début de l’été en France.

    D’autres points d’information ont éclairé les évêques sur « l’accueil des personnes victimes majeures », sur « le Synode 2021-2024 sur la Synodalité », ainsi que sur « l’accueil des JO 2024 ».

    Bien entendu, la relance du processus d’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution, a fait l’objet d’échanges en vue de faire entendre une parole forte de l’Église de France.

    Cette Assemblée s’est déroulée dans un climat de paix, de fraternité, de recueillement et de contemplation du Christ Ressuscité. Ainsi, messes et temps de prière ont été l’occasion de prier à l’intention de toutes les personnes victimes de la violence terroriste ces dernières années et à leurs familles ; pour l’Ukraine, l’Arménie et pour l’avènement de la justice et de la vérité en vue de la paix en Israël et en Palestine.

    Une telle Assemblée permet ainsi aux évêques, tout en abordant en vérité tous les sujets, y compris les plus brûlants, de s’encourager mutuellement. Comme le disait le Pape François dans sa bénédiction adressée aux évêques de France : « Le Saint Père vous invite à garder toujours confiance dans le Seigneur et à ne pas vous laisser décourager par les défis qui se présentent, prenant le risque de rester une Église prophétique, le regard toujours tourné vers le futur ». [Message du Pape François transmis par le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État de Sa Sainteté, 27 octobre 2023]

    N'hésitons pas à soutenir les évêques du monde entier par nos prières.


    Dominique SOUPÉ

  • CD n°46 du 15-11-2023

    COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 15 NOVEMBRE 2023

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    LES EVEQUES DE LA CEPAC REUNIS A NOUMEA


    Alors que les dirigeants de neuf États et territoires de la sous-région Polynésie se sont réunis la semaine dernière à Rarotonga, dans le cadre du Sommet du Polynesian Leaders Group, dont l’objectif est de défendre les intérêts communs de ces Pays ; les évêques de la CEPAC, rassemblés à Nouméa partagent leurs inquiétudes, mais aussi leurs espérances au niveau régional.


    La CEPAC est la Conférence Episcopale du Pacifique qui, depuis 1968, regroupe les évêques de quatorze diocèses, un préfet apostolique et deux supérieurs de misions « sui-juris » (*). Ceux-ci sont répartis en trois régions :
    ➢La région « Nord » comportant l’Archidiocèse d’AGANA (Guam), les diocèses de TARAWA et NAURU (Kiribati), des ILES CAROLINES, de CHALAN KANOA (Iles Mariannes du Nord) et de la Préfecture Apostolique (*) des ILES MARSHALL ;
    ➢La région « Centre » composée de l’Archidiocèses de SUVA (Iles Fidji), de SAMOA-Apia, les diocèses de TONGA, de RAROTONGA (Iles Cook), de SAMOA-Pago Pago, et les missions de TUVALU et FUNAFUTI.
    ➢La région « Francophone » avec les Archidiocèses de NOUMEA et de PAPEETE, les évêchés de TAIOHAE/Tefenuaenata, de WALLIS et FUTUNA, et de PORT VILA (Vanuatu).


    Cette assemblée se réunit habituellement tous les deux ans ; la dernière (en 2021), à cause de la pandémie, s’est tenue en visio-conférence. Cette année, du 13 au 18 novembre, le diocèse de Nouméa accueille les membres de la CEPAC. C’est l’occasion pour les participants de vivre in live la collégialité en union avec le Saint Père et les évêques du monde entier. C’est aussi un temps de convivialité, de partage et d’échanges à la fois sur la mission ecclésiale et pastorale de chaque diocèse, mais également aux plans social, économique, environnemental, culturel et politique. La montée des eaux liée au réchauffement climatique, l’augmentation des risques cycloniques, les structures de pauvreté, la santé des populations, les tensions politiques -notamment dans la zone Indo-Pacifique-, l’éducation des jeunes soumis aux influences des réseaux sociaux… sont autant de sujets qui concernent les Églises locales et leurs responsables.


    Plus que jamais la démarche synodale initiée par le Pape François va se poursuivre dans nos différents diocèses du Pacifique.
    N'hésitons pas à soutenir nos évêques et ceux du monde entier par nos prières.


    Dominique Soupé



    (*) Une mission « sui-juris » est une forme d’Église particulière dans laquelle s’exerce une juridiction pseudo-diocésaine sous l’autorité d’un prêtre appelé « supérieur » ; elle existe dans des lieux où il y a très peu de chrétiens.
    Une préfecture apostolique une portion déterminée du peuple de Dieu qui, selon des circonstances particulières, n'a pas encore été constituée comme diocèse et qui est confiée au soin pastoral d'un préfet apostolique (en général un prêtre) qui la gouverne au nom du Souverain Pontife

  • CD n°47 du 22-11-2023

    COMMUNIQUE D'INFORMATION N°47 DU MERCREDI 22 NOVEMBRE 2023

    REGARD SUR L’ACTUALITE
    ES-TU LE ROI DES JUIFS ?


    L’Eglise nous invite à célébrer ce Dimanche le Christ, roi de l’univers. Pour comprendre ce titre, nous devons chercher d’abord ce que nous dit l’Ancien Testament sur le roi et sa mission. En Israël, le roi est le « lieutenant de Dieu sur terre », chargé de prendre soin du peuple qui lui est confié. Il reçoit son titre non par élection populaire, mais par l’onction que lui donne le prophète et qui fait de lui un Messie - du mot hébreu « Massiah », celui qui a reçu l’onction, « Massiah » qui se traduit en grec par le mot « Christ ». Il est donc roi par élection divine. La mission qu’il reçoit peut se résumer en quatre points :
    -
    Il est intermédiaire entre Dieu et son peuple. A ce titre, il a un rôle capital dans la liturgie du temple lorsque celui-ci sera bâti. C’est le roi David qui introduit l’arche à Jérusalem. Le roi offre les sacrifices, bâtit le temple (Salomon), intercède pour le peuple et fait monter vers Dieu les prières de son peuple.
    -
    Il est garant de la justice qu’il exerce au nom même de Dieu, pour que chaque Israélite puisse vivre en paix et en harmonie avec ses frères. Il reçoit de Dieu sagesse et discernement. (1R 3, 9…)
    -
    Il a mission particulière de s’occuper du petit, du pauvre, des humbles de son peuple, de ceux qui n’ont ni pouvoir, ni richesse pour pouvoir se défendre tout seuls. Il porte une attention particulière au pauvre, à la veuve, à l’orphelin. Ps 72, 2-4.12 - 13
    -
    Il prend la tête de l’armée pour défendre le pays contre les dangers venant des pays voisins, il mène le combat, il est chef militaire pour combattre l’ennemi lorsque la sécurité de son peuple est en jeu (Ps 2,7-8 ; Ps 18,38-43)
    Jésus Christ accomplira parfaitement ces fonctions, mais Il réalisera cette royauté de façon inattendue, non à travers la puissance et la gloire, mais par l’humiliation et la mort. Pourtant Jésus réalise parfaitement les fonctions royales que Dieu avait confiées à David :
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    Il fait le lien entre Dieu et les Hommes (« Je suis le chemin…Nul ne va au Père sans passer par moi… »)
    -
    Il révèle et met en oeuvre la justice de Dieu (« On vous a dit… moi je vous dis… »)
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    Il est proche des pauvres, des petits, des humbles, des pécheurs, des malades, des exclus
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    Il prend la tête du grand combat, non plus contre tel ou tel pays, mais contre Satan et le mal.
    Mais il faut aller plus loin, car c’est sous le titre de roi « de l’univers », Seigneur universel que nous célébrons le Christ, en ce Dimanche qui clôture l’année liturgique. L’Eglise, s’écartant du sens politique lié à la monarchie, nous enseigne à travers cette fête que Jésus n’est pas venu pour restaurer le royaume d’Israël, que son royaume n’est pas de ce monde, mais que le monde est transformé par la mort, la résurrection et l'Ascension de Jésus-Christ, et qu’il est le commencement et la fin de toute chose. Par la puissance de sa résurrection, Jésus transformera tout l’univers : saint Paul, saint Jean le disent chacun à leur façon. La fête du Christ-Roi est donc liée au retour du Christ en gloire, elle est porteuse d'une immense espérance : le Christ est victorieux du mal, il est triomphant, il restaurera à la fin des temps, lors de sa manifestation glorieuse, toute l'oeuvre de Dieu.
    Cette victoire, il l’obtient par l’abaissement, l’humiliation de la passion qu’il accepte par amour de nous. Il est roi, mais un roi d’amour. Sa couronne ? Une couronne d’épines. Son sceptre ? Un roseau. L’hommage qu’il reçoit ? Les insultes et les crachats des soldats. Son trône ? Une croix et ses ministres deux larrons crucifiés à ses côtés. « Lui, qui était de condition divine ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur… Il s’est abaissé devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort sur la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté… » (Phil 2, 6 – 9). Par cette solennité du Christ Roi, l’Eglise nous rappelle que quand Jésus Christ n’est pas reconnu comme roi d’amour, centre des coeurs de notre vie familiale et sociale, nous devenons la proie des épreuves et des tentations qui nous éloignent de lui. La paix authentique, si nous la cherchons, ne peut venir que de lui, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs !



    + Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU

  • CD n°48 du 29-11-2023

    COMMUNIQUE D'INFORMATION N° 48 DU MERCREDI 29 NOVEMBRE 2023

    REGARD SUR L’ACTUALITE

    ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE

    Du 02 au 05 Octobre 2023 avait lieu la 30° commission de l’Enseignement Catholique des diocèses francophones de la CEPAC (Conférence des Evêques du PACifique) à TAIOHAE aux Iles Marquises. Cette commission instaurée depuis 1991 regroupe les évêques de Nouméa (Nlle Calédonie), de Port Vila (Vanuatu), de Wallis et Futuna, de Taiohae et de Papeete, chaque évêque étant accompagné de son directeur diocésain ou de sa directrice diocésaine de l’enseignement Catholique. Cette rencontre à laquelle participait également une représentante du secrétariat général de l’Enseignement Catholique de France, permet d’échanger sur l’organisation de nos établissements, différente dans chacun des 5 diocèses, d’en saisir les spécificités, les réussites et les difficultés rencontrées (baisse des effectifs, difficultés financières ou liées à la situation de tel ou tel diocèse, aux aspects juridiques et législatifs propres à chaque pays.

                Plus récemment, Vendredi dernier, étaient célébrés à Uturoa les 60 ans du collège Anne Marie JAVOUHEY. Ce fut l’occasion de rassembler pour la fête avec les élèves le personnel de direction, les enseignants et non enseignants, un grand nombre de chefs d’établissements de l’enseignement catholique du diocèse, les directeurs de l’école protestante et de l’enseignement public de Uturoa et une délégation des sœurs de St Joseph de CLUNY qui, avec la supérieure, Sœur Marie Joseph assument la tutelle de l’établissement.

                L’occasion nous est ainsi offerte de faire le point sur la réalité de l’Enseignement Catholique dans nos diocèses de Taiohae et Papeete puisque les deux sont unis dans une seule et même direction. Ainsi, en 2023, l’Enseignement Catholique en Polynésie, ce sont 10 écoles du 1° degré (Primaire) avec 4 232 élèves - 10 établissements du 2° degré (collèges – lycées) avec 6 024 élèves dont 214 en BTS - et 435 étudiants en cycle universitaire à l’ISEPP (Institut Supérieur de l’Enseignement Privé de Polynésie). Soulignons au passage l’engagement de l’Enseignement Catholique de Polynésie dans l’accompagnement des élèves à besoins particuliers nécessitant des prises en charge spécifiques au niveau des enseignements, des aménagements matériels ou humains. C’est ainsi que 170 élèves ont bénéficié en 2022 d’une prise en charge spécialisée pour vivre une instruction en milieu scolaire dans nos établissements, contre 124 en 2021 ! L’objectif déclaré ? Proposer pour chacun une école où personne n’est laissé de côté !

                Au niveau du nombre, si l’effectifs des classes maternelles a progressé de 56 élèves à la dernière rentrée, les effectifs en élémentaire ont régressé de 153 élèves, de même que les effectifs en collège qui ont perdu 227 élèves. En lycée, par contre ainsi qu’en BTS, une légère progression de 81 élèves a été enregistrée. Quant aux étudiants de l’ISEPP, les effectifs restent stables.

                Mais au-delà des statistiques, il est bon de rappeler que c’est par l’école catholique que se manifeste la présence de l’Eglise dans le domaine scolaire. Par son caractère propre, l’école catholique se doit, je cite,  « de créer en ses établissements, une atmosphère animée d’un esprit évangélique de liberté et de charité, d’aider les adolescents à développer leur personnalité en faisant en même temps croître cette créature nouvelle qu’ils sont devenus par le Baptême, et finalement, d’ordonner toute la culture humaine à l’annonce du salut de telle sorte que la connaissance graduelle que les élèves acquièrent du monde, de la vie et de l’Homme, soit illuminée par la Foi » (Déclaration du Concile sur l’éducation Chrétienne n°8). La création et la mise en place de ces établissements ne saurait en aucun cas être interprétée comme une décision de replis sur soi, de renfermement de l’Eglise dans un ghetto coupé de la réalité du monde. L’école Catholique ne peut être fidèle à sa mission et au Christ Jésus que si elle reste ouverte sur le monde, sur le progrès de la société afin que les élèves, quelle que soit leur appartenance religieuse, soient formés et aidés à grandir harmonieusement et à travailler efficacement à l’extension d’une société plus juste et plus fraternelle. En s’exerçant à une vie exemplaire, ils sont ainsi en mesure de devenir ferment de salut pour l’humanité. L’école catholique, appelée à accomplir la mission du peuple de Dieu pourra ainsi prendre sa place dans le dialogue entre l’Eglise et la communauté humaine pour le bien de l’une et de l’autre et pour le bien des enfants et des jeunes !


    + Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU