CD n°39 du 27-09-2023
COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 27 SEPTEMBRE 2023
REGARD SUR L’ACTUALITE
QUE MANQUE-T-IL A LA JEUNESSE D’AUJOURD’HUI ?
Grâce au voyage du Pape François à Marseille, nous avons pu nous intéresser aux Rencontres méditerranéennes organisées du 18 au 23 septembre. 120 jeunes, de toutes confessions religieuses, issus «des cinq rives de la Méditerranée » ont travaillé ensemble, du lundi au jeudi, autour de quatre grands défis pour l’espace méditerranéen : le défi environnemental, la question migratoire, les disparités économiques et enfin les tensions géopolitiques et religieuses.
De leur côté, 70 évêques (latins, grec-catholiques, chaldéens, coptes …) et représentants d’autres Eglises se sont retrouvés le jeudi pour « partager leurs expériences ». Le lendemain, vendredi, jeunes et évêques se sont réunis pour réfléchir ensemble pour « construire une même espérance ». Le thème général retenu étant : « Marseille : Mosaïque d’Espérance ». Samedi matin, le Saint Père a participé à la session de conclusion : une jeune étudiante libanaise a présenté la synthèse des réflexions formulées par les jeunes, et un évêque albanais a exposé les propositions faites par les évêques ; puis le Souverain Pontife a prononcé un long discours sur l’importance de la Méditerranée dans le monde d’aujourd’hui et le rôle joué par Marseille, en tant que « ville-laboratoire », carrefour de civilisations et de l’Histoire.
C’est le Cardinal Aveline, archevêque de Marseille, qui a insisté auprès des évêques pour que les jeunes participent à ces Rencontres, et pour que le Pape honore Marseille de sa présence. Sa ténacité a été récompensée !
A sa façon, et dans son style toujours direct, François a repris les grands problèmes de la région : grande pauvreté, conflits, pluralité religieuse, enjeu écologique, situation des personnes migrantes. La Méditerranée est confrontée à des défis majeurs. Mais, tenant compte des ressources historiques, religieuses, culturelles, socio-économiques, qui sont autant de réponses à ces défis, le Saint Père n’a pas manqué d’interpeler les autorités sur leurs devoirs et leurs capacités à trouver des solutions par le dialogue et le respect de la dignité de toute personne quelle que soit son origine.
Les problèmes de notre région sont, en partie, d’un autre ordre que ceux des pays méditerranéens mais il est intéressant de retenir la méthode mise en œuvre lors de ces rencontres à Marseille, notamment le choix d’inclure des jeunes de diverses origines dans le processus de réflexion et la confrontation de leurs points de vue avec ceux des évêques.
Actuellement, les évêques et directeurs diocésains des diocèses francophones de la CEPAC se réunissent à Taiohae justement pour se pencher sur des défis communs posés par le monde de la jeunesse et de l’éducation. L’accompagnement des enseignants confrontés à de soudains changements de directives ministérielles, la démission de nombreux parents en matière d’éducation, la montée des violences et des harcèlements, la cancel culture, la délinquance liée au trafic de drogue (l’Ice), le suicide des adolescents, le décrochage scolaire, le développement durable… autant de sujets qui interpellent l’Eglise.
Face à ces questions on pourrait dire au niveau ecclésial : cela nous dépasse, laissons les pouvoirs publics et les gouvernements s’en emparer ; nous sommes faits pour le Ciel, d’ailleurs Jésus, assis à la droite du Père nous y prépare une place (cf. Jean 14, 2-3). C’est oublier ce que les Anges dirent aux Apôtres au jour de l’Ascension : « Pourquoi restez-vous là à regarder le Ciel ? » (Actes 1, 11). L’appel est clair, il nous faut, évêques, prêtres, diacres et laïcs chrétiens - ensemble - travailler au bonheur de tous, le bonheur promis par le Christ. C’est là notre ESP֤ERANCE !
C’est sans doute ce qu’il manque à la jeunesse d’aujourd’hui : l’ESP֤ERANCE ?
Espérer permet de croire en l’avenir ; Espérer, c’est être sûr(e) de ne pas être seul(e) à affronter les épreuves ; Espérer permet ni de condamner ni d’être condamné(e) ; Espérer nourrit la confiance ; Espérer donne la joie.
Paul Claudel disait : « Il y a une chose plus triste à perdre que la vie : c’est la raison de vivre, plus triste que de perdre ses biens : c’est de perdre son espérance. »
Pour qu’un jeune déboussolé, harcelé, découragé, retrouve l’Espérance, il faut être à son écoute, l’accompagner, le remettre debout, lui redonner confiance, ainsi il retrouvera des raisons d’aimer la vie et d’agir.
Nous, membres de l’Eglise, sommes capables de trouver les moyens pour relever ce défi.
Dominique SOUPE