CI n°18 du 01-05-2024

COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 1er MAI 2024

REGARD SUR L’ACTUALITE
REGARD SUR LES DISCIPLES MISSIONNAIRES


Depuis la fête de Pâques, l’Église nous invite à faire nôtre, par la lecture du livre des Actes des Apôtres à chaque Eucharistie, l’aventure des premières communautés Chrétiennes. Ce récit nous présentant comment l’Esprit Saint oeuvra à travers les disciples missionnaires que furent Pierre, Paul, Etienne, Philippe, Barnabé et bien d’autres, révèle comment peu à peu, les communautés naissantes construisirent leur unité par le lien de la foi : un seul Dieu, une seule foi, un seul baptême. Dès le départ, l’Église se révèle missionnaire. Après Jérusalem ce fut la Samarie, la Galilée, puis Damas, Antioche de Syrie où pour la première fois, les disciples reçurent le nom de Chrétiens, Corinthe, Tarse, Ephèse, Athènes etc… Mais cette aventure missionnaire, n’est-elle désormais qu’un souvenir d’un lointain passé ?


Deux évènements récents peuvent nous aider à répondre à cette question en nous invitant à découvrir que cette dynamique missionnaire est toujours d’actualité, et que l’Esprit Saint est toujours à l’oeuvre pour garder bien vivant le lien entre communautés.


Le premier évènement est la fête de Saint Pierre CHANEL célébrée le 28 Avril dernier… Occasion d’honorer ce jeune père Mariste qui, après avoir quitté son pays et sa famille, donna sa vie pour la mission et dont le sang répandu lors de son martyre ensemença cette terre de Futuna puis Wallis. Comme St Paul évoquant toutes les épreuves qu’il dut traverser pendant ses voyages, naufrages, mauvais traitements à Lystre où il fut lapidé et abandonné comme mort, à Philippe où il reçut la bastonnade, Pierre CHANEL fut confronté aux ouragans, tremblements de terre, et plus grave encore, aux menaces des païens de l’île, sans parler des ennuis de santé et des fatigues… avant de recevoir le martyre. Après 3 ans passés sur Futuna, son ministère semblait être un échec total. (Souvenons-nous de l’échec de Paul, moqué lors de sa prédication devant les sages et les anciens à Athènes). Pourtant, quelques mois après son martyre, toute la population de l’île demandait le Baptême ! Ainsi prenait corps peu à peu l’Eglise de Wallis et Futuna. Aujourd’hui, il est toujours bon de reconnaître comment le Seigneur prend soin de son l’Église et comment les premiers pasteurs de cette Eglise, venant d’autres diocèses, ont su prendre leur part de ce dynamisme missionnaire.


Le second évènement eut lieu ce Samedi 27 Avril 2024 à la cathédrale St Joseph de RAROTONGA. Ce jour-là avait lieu l’ordination épiscopale de Mgr Reynaldo GETALADO, nommé évêque coadjuteur de l’évêque actuel, Mgr Paul DONOGHUE. Celui-ci, dans ses prises de parole ne manqua pas de rappeler que c’est de Tahiti que partirent les premiers missionnaires pour RAROTONGA, des religieux de la Congrégation des Sacrés Coeurs et que le premier évêque des RAROTONGA fur Mgr Bernardin CASTANIE, lui-même religieux de cette congrégation. La présence de Mgr Pascal CHANG-SOI et de moi-même à cette ordination voulait rappeler le lien historique, mais aussi le lien « culturel » reliant RAROTONGA et TAHITI, manifesté entre autres par les chants religieux de ce diocèse dont les airs reprennent les mélodies que nous chantons aujourd’hui dans nos églises de Tahiti. Autre lien, la présence des Soeurs de St Joseph de CLUNY, arrivées de Tahiti en 1895 et qui, fidèlement à leur charisme, ont pris leur part dans l’éducation des enfants. Actuellement, leur communauté a la responsabilité du seul établissement Catholique sur RAROTONGA.


Nous le voyons, le lien missionnaire qui se mettait progressivement en place entre les communautés naissantes des premiers siècles et reposant sur l’Evangile – « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28, 19) - est toujours d’actualité. En ce temps où l’Église propose de redécouvrir le dynamisme missionnaire au coeur de la démarche synodale, un dynamisme qui doit irriguer chacune de nos communautés, nous pouvons rendre grâces au Seigneur pour les disciples missionnaires d’aujourd’hui, notamment les prêtres qui ont quitté leur pays pour servir dans notre diocèse. En l’Église, il n’y a pas de « prêtres étrangers », il n’y a que des serviteurs de la mission reçue du Christ Jésus !



+ Monseigneur Jean-Pierre COTTANCEAU