N°39 du 25-09-2024

COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 25 SEPTEMBRE 2024

REGARD SUR L’ACTUALITE
“STOP À LA VIOLENCE”


Qu’il nous suffise de parcourir les actualités du monde pour mesurer la présence grandissante de la violence dans les rapports humains quotidiens, jusque dans notre Fenua ! Une violence qui se manifeste dans les familles, dans la rue, les écoles, chez les enfants, les jeunes et les adultes. Elle prend plusieurs formes : harcèlement scolaire (violences verbales, psychologiques, physiques), bagarres dans les cours de récréation ou à la sortie des classes, dans les rues, à la maison, agressions et violences liées à l’usage de stupéfiants comme le paka et l’ice qui touchent des jeunes de plus en plus jeunes (à partir de 10 / 12 ans) et de plus en plus nombreux. Ajoutons cette violence causée par le désespoir, la solitude et la souffrance morale, et qui conduit au suicide ! Oui, la violence conduit à la destruction de la vie physique et sociale. Elle détruit les personnes, les familles, la société. Serait-il alors possible que nous, citoyens du monde, et qui plus est disciples du Christ Jésus, ayons oublié à ce point le respect dû à la vie, la nôtre et celle des autres ? Et que nous ayons perdu tout désir de nous battre pour la défendre et la protéger ?


L’Histoire et les Évangiles nous révèlent pourtant que cette violence ne date pas d’aujourd’hui. Le problème n’est pas nouveau ! Souvenons-nous que dès les premiers chapitres du livre de la Genèse (Gn 4), la première chose que fait l’Homme lorsqu’il commence son aventure après avoir été écarté du jardin d’Eden, c’est un meurtre. Caïn tue son frère Abel, dont le nom signifie « buée, fumée » chose de si peu d’importance qu’un souffle suffit à la faire disparaître ! Mais en tuant son frère, en utilisant la violence, Caïn devient incapable de produire la vie. Marqué par la mort, il porte la mort en lui, il produit la mort, au point qu’il a peur d’être tué à son tour et doit s’enfuir.


Jésus lui-même fut confronté à la violence. En effet, sa proclamation de la venue du Royaume suscita de violentes réactions de la part des autorités de son peuple. Mais Jésus ne subit pas passivement cette situation. Il chasse les vendeurs du Temple, il se présente comme le maître du Sabbat, il bouscule les conventions sur la pureté légale, il ne condamne pas la femme adultère, il mange avec les publicains et les pécheurs. Oui, Jésus est violent, mais c’est pour défendre la vie, celle des petits, des pauvres, de ceux qui souffrent, qui se sentent rejetés, humiliés, ceux qui ne peuvent se défendre tout seuls !


Alors, pouvons-nous, d’abord comme citoyens de l’Humanité, puis comme disciples de Jésus Christ, accepter sans combattre cette violence qui touche notre société, notre jeunesse, nos familles, sans réagir ? D’abord, souvenons-nous que Jésus nous met en garde : « Tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée » (Mt 26, 52). Nous voici donc invités à utiliser la « violence de l’amour » pour protéger la vie. Le royaume ne s’établit pas par la brutalité ou la vengeance mais par cette force divine qui triompha de la mort en ressuscitant Jésus. Quand Jésus bat en retraite devant la méchanceté de ses ennemis, il s’en remet à Dieu. Quand il pardonne à ceux qui le crucifient injustement, Jésus ne se contente pas d’un abandon passif entre les mains de Dieu. Face au violent, il met en oeuvre la violence de l’amour !


Et nous, que pouvons-nous faire ? D’une façon concrète, pour ceux qui veulent dire stop à la violence au quotidien à Papeete ou ailleurs, et qui n’ont pas oublié que la vie est sacrée car elle est un don de Dieu, une “marche blanche” aura lieu ce samedi 28 au matin. Les confessions religieuses y sont invitées. Une occasion à saisir pour une cause qui en vaut la peine !
“Alors le Seigneur Dieu modela l’homme avec la poussière tirée du sol ; Il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant” (Genèse 2, 7)



+ Monseigneur Jean-Pierre COTTANCEAU