32ème Dimanche du T.O

2M 7, 1-14. Ps 16. 2Th 2, 16-3, 5. Lc 20, 27-38


 

En ce 32ème dimanche les textes que l’Eglise propose à notre méditation ont pour thème commun la foi en la résurrection.

Quel est l’enjeu de l’affrontement entre le roi Antiochus et les sept frères arrêtés avec leur mère ? Apparemment il s’agit de manger ou de ne pas manger de la viande de porc. En réalité, on se trouve là devant les empereurs grecs qui gouvernent la Palestine à la suite des conquêtes d’Alexandre. Et comme le grand conquérant, ils veulent assimiler tous les peuples soumis à leur pouvoir, en leur imposant la civilisation, la culture et aussi les dieux grecs. En Israël des hommes opposent une farouche résistance à cette tentative d’assimilation. Ces résistants, on les nommera plus tard les pharisiens. Les sept frères croient en la résurrection des martyrs donc en la toute puissance du Dieu d’Israël ; c’est pour cela qu’ils sont arrêtés par le roi Antiochus, préférant mourir plutôt que de renier leur foi.

Et nous autres, notre espérance en la résurrection, nous fait-elle affronter avec joie le renoncement à nous-mêmes ? Notre espérance de vivre un jour définitivement avec Dieu et en Dieu, nous fait-elle affronter avec joie les sacrifices ou les persécutions que réclame notre fidélité au Christ ?

Ecoutons ce que dit le pape François : « Ne vous laissez pas voler l’espérance. Qu’on ne nous vole pas l’espérance, parce que cette force est une grâce, un don de Dieu qui nous porte en avant, en regardant le ciel. »

Ce sont presque les paroles de saint Paul que nous avons entendues dans la deuxième lecture : « Dieu notre Père, lui qui nous a aimés et qui dans sa grâce, nous a donné pour toujours réconfort et joyeuse espérance ». Paul invite les Thessaloniciens à prier pour « échapper à la méchanceté des gens qui nous veulent du mal ».

Et nous autres, cherchons-nous la force et le réconfort dans la prière, à la fois pour mener à bien l’annonce de l’Evangile et pour échapper au découragement devant l’hostilité ou l’incompréhension ?

La résurrection change tout. Et c’est bien pour minimiser cette espérance que les Sadducéens inventent cette histoire de la femme aux sept maris. La réussite dans ce monde et les richesses de ce monde sont leur unique préoccupation. Ils voudraient bien que cela continue après la mort. Leur conception de la résurrection est très matérielle ; ils manquent de foi en la puissance de Dieu. La vie nouvelle pour eux, c’est la continuation pure et simple des activités terrestres avec un corps à l’image du corps sensible et mortel que nous habitons maintenant.

Jésus coupe court à cette imagination. Il nous parle d’êtres semblables aux anges. Mais là aussi, il ne faut pas interpréter matériellement ou angéliquement. Au paradis, soyons-en sûrs, il n’y aura pas d’ailes qui vont nous pousser dans le dos. Au ciel nous serons « fils de Dieu, en étant héritiers de la résurrection » nous dit Jésus. C’est l’occasion aujourd’hui, à la lumière de la Parole, de vérifier que nous n’en restons pas à des conceptions très matérielles de la résurrection et de vérifier que nous acceptons de nous en remettre à Dieu, dans la foi, pour répondre à la question du « comment » ; comment cela va se passer quand je vais mourir ? C’est le Bon Dieu qui le sait, faisons lui confiance, comme le deuxième frère martyr qui « au moment de rendre le dernier soupir » a déclaré « le Roi du monde nous ressuscitera »

Enfin, à travers cette question de la résurrection, nous pouvons aussi nous interroger sur notre conception de Dieu ; Dieu est-il celui dont l’amour nous fait vivre aujourd’hui ; je cite encore le pape François : « Le chrétien est un homme spirituel, et cela ne signifie pas qu’il vit dans les nuages. Le chrétien est une personne qui pense et agit dans la vie quotidienne selon Dieu »

Dieu est-il celui dont l’amour nous fait vivre aujourd’hui ?

Dieu est-il celui dont nous attendons qu’il nous fasse vivre toujours ?

 

AMEN