5ème Dimanche T.O.

5e Dimanche – Temps Ordinaire - Année A


 

Isaïe 58, 7-10 ; 1 Co 2, 1-5 ; Mt 5, 13-16.

 

Encore aujourd’hui, Jésus emploie des mots simples, utilise nos activités quotidiennes pour nous parler de choses profondes.

Aujourd’hui il s’agit du sel que l’on ajoute en quantité raisonnable dans la soupe pour la rendre savoureuse et de l’indispensable mori pata pour voir clair dans la nuit. Voyons maintenant la profondeur du message.

En demandant à ses disciples d’être « lumière du monde » et « sel de la terre », Jésus montre d’abord la confiance qu’il a envers eux. Et cette confiance va jusqu’à leur donner une véritable mission : ce qu’ils ont reçu, ils doivent le redonner aux autres. Les vérités qu’ils ont découvertes dans sa Parole, la connaissance de Dieu Père et de l’Esprit-Saint qui leur a été révélée, ils ne doivent pas les garder pour eux-mêmes, il leur est demandé de les répandre généreusement autour d’eux.

« Que votre lumière brille devant les hommes » a conclu Jésus. Cette parole est pour nous aujourd’hui, pour chacun et chacune d’entre nous, pour notre communauté paroissiale et pour l’Eglise universelle. Il faut bien comprendre : le rayonnement chrétien de chacune de nos vies concourt au rayonnement de la communauté chrétienne à laquelle nous appartenons, ainsi qu’au rayonnement de l’Eglise entière.

Mais parfois, c’est le contraire qui se passe. Si nous sommes honnêtes, il nous faut bien reconnaître que souvent l’enthousiasme, la passion et l’audace de la Bonne Nouvelle ont laissé place à l’apathie ( au « fiu »), au désenchantement et à la routine. Quand ce n’est pas un affrontement entre nous par paroles ou par gestes.

Il n’est pas étonnant qu’en nous voyant vivre, si peu d’hommes soient poussés à rendre gloire à Dieu ! Nos contre-témoignages nuisent à la crédibilité du message que l’Eglise cherche à transmettre. Nos vies médiocre et sans saveur font écran au visage du Christ qui devrait être perçu à travers notre propre visage.

Aussi il nous faut, pratiquement chaque jour, demander à l’Esprit Saint de nous aider à être « lumière du monde » et à le demeurer, à être chaque jour un « sel » qui ne perd pas sa saveur.

L’Esprit nous répond dans les lectures de ce jour, comme chaque fois que nous nous approchons de la parole de Dieu.

Revenons à ce que dit Saint Paul. L’apôtre prend soin de noter qu’il ne s’est pas présenté aux Corinthiens avec grand apparat et qu’il n’a pas cherché à utiliser le prestige du beau langage. Il a opté pour la simplicité, l’humilité et même la faiblesse. Les grandes et belles paroles ne lui auraient servi à rien. Nous avons à agir comme lui. N’est pas lumière du monde celui ou celle qui intervient en cherchant à épater son entourage. C’est la parole exprimée avec simplicité et modestie, c’est le travail exercé avec désintéressement et de saler la terre.

La première lecture est, elle aussi, lumineuse quand elle invite à poser, jour après jour, des gestes simples, généreux et gratuits. « Partage ton avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement. » Ces gestes sont inspirés par un amour authentique. Ils ne trompent pas. Celui ou celle qui les pose, non pas de temps à autre, mais fréquemment au long des jours, des mois et des années, est assurément vu et béni de Dieu. Si tu fais cela, conclut le texte d’Isaïe, « ta lumière jaillira comme l’aurore ». Et il ajoute : « Si tu donnes de bon cœur à celui qui a faim, si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres. »

Voilà bien décrite la manière d’être « sel de la terre », « lumière du monde », et de le demeurer. Rien au-dessus de nos forces. Surtout une fois que nous avons accueilli en nous l’Esprit du Ressuscité qui nous est communiqué chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie.

AMEN