Épiphanie du Seigneur

Epiphanie. Is 60,1-6 ; Ep3,2-6 ; Mt 2,1-12.    

Dimanche 04 janvier 2015

 

Les savants, historiens et scientifiques ont passé beaucoup de temps pour comprendre ce qui s’est réellement passé le jour de l’Epiphanie ; quelle est cette nouvelle étoile, qui sont ces mystérieux personnages venus adorer le fils de Marie ?

Mais ces savants n’ont guère trouvé de réponse satisfaisante. La nouvelle étoile : on n’a pas pu vérifier son existence, ni lui donner un nom.

Les hommes qui ont suivi l’étoile étaient-ils des rois comme la tradition le rapporte ? Pas certain du tout car Matthieu lui ne parle que de mages, « les mages venus d’Orient. Leurs trois noms, Balthasar, Melchior et Gaspar, ce n’est que plus de 1000 ans après la naissance de Jésus qu’ils ont été attribués.

Ainsi si l’on regarde le récit de l’Epiphanie avec le microscope du scientifique, on apprend pas grand-chose. L’essentiel est dans les messages que Matthieu veut nous transmettre à travers une histoire où beaucoup d’éléments ont une valeur symbolique, un sens caché.

Essayons de comprendre ce que Matthieu voulait dire aux chrétiens de son temps et à nous aussi en 2015, essayons de comprendre ce que Matthieu nous dit en parlant de mages, d’étoile, de cadeaux exotiques et de retour des pèlerins par un autre chemin différent de celui par lequel ils étaient venus.

Que signifie la venue des mages ?

Les mages viennent d’un pays étranger. D’Orient. C’est le signe que Jésus n’est pas né seulement pour les hommes et les femmes de sa race, que seulement pour les juifs. Jésus est né pour l’humanité toute entière. Dieu ne s’est pas incarné pour éclairer et sauver quelques personnes seulement, mais toute personne qui habite sur la terre.

Les mages représentent toutes les nations et leur présence auprès du nouveau-né divin nous rappelle l’importance de travailler pour que l’humanité entière reconnaisse un jour son Sauveur. Nous sommes invités à être missionnaires, nous ne pouvons pas être indifférents à l’incroyance qui existe toujours deux mille ans après la naissance de Jésus.

L’étoile.

Sans l’étoile, jamais les mages ne seraient arrivés à la crèche. Pour eux, elle a été un signe et un don de Dieu, elle a été la lumière qui les a guidés. Cette lumière a aussi été donnée à Jérusalem ; ainsi que l’a proclamé Isaïe dans la 1ère lecture. Mais attention, cette lumière et cette gloire ce n’est pas la richesse matérielle, ce n’est pas la gloire personnelle de Jérusalem.

Le rayonnement de Jérusalem parmi les nations c’est la présence lumineuse du Seigneur. C’est aussi la présence du Seigneur qui illumine l’Eglise, « LUMEN GENTIUM » Lumière des peuples, comme l’a nommée le Concile Vatican II. L’Eglise est destinée à être lumière dans le monde.

 

Mais en parlant de l’Eglise ne pensons pas seulement à des gens qui sont loin de nous. Pensons à notre propre communauté paroissiale, à notre propre famille, et à nous même personnellement, individuellement. Est-ce que nous sommes lumière, étoile pour ceux qui nous entourent, pour ceux qui nous sont proches.

 

L’or, l’encens et la myrrhe.

 

Voilà les beaux cadeaux qu’apportent les mages à l’enfant-Dieu. L’or pour montrer que Jésus est le roi du ciel et de la terre.

 

L’encens pour faire voir qu’il mérite tous les hommages. La myrrhe pour souligner qu’il donnerait un jour sa vie jusque dans la mort.

 

C’est de la myrrhe, avec de l’aloès, que Nicodème apporte au tombeau quand il vient déposer le corps de Jésus. Que nous faut-il retenir de tout cela. Tout simplement que le Christ mérite qu’on le vénère et qu’on lui offre ce que l’on possède de mieux ; son cœur, sa foi, sa sincérité, sa fidélité.

 

L’autre chemin.

 

Et puis, pour terminer cette histoire, venons-en à ce qui peut paraître comme un détail mais qui à bien y regarder a plus d’importance qu’il ne paraît. Après avoir été avertis par un ange de ne pas retourner chez Hérode, les mages regagnèrent leur pays par un autre chemin.

 

Qu’est-ce que cet « autre chemin ». Cet autre chemin ce sont les autres façons de penser, ces autres façons de vivre qui s’imposeront à nous quand on a rencontré le Christ. Cet autre chemin c’est celui de notre conversion quotidienne à l’amour de Dieu et du prochain.

 

L’Epiphanie c’est la fête de l’étoile. Une étoile qui nous guide sur le chemin de la conversion du cœur et de la vie. Que Dieu nous donne chaque jour le courage de suivre son chemin, son étoile.

 

AMEN.

 

Homélie du Père Jean-Pierre POTELLE - Dimanche 04 jainvier 2015 - EPIPHANIE DU SEIGNEUR