Le Baptême du Seigneur !

Evangile de Saint Marc 1, 7-11

 Marc raconte le baptême du Seigneur. non pas tant pour relater un évènement historique ou pour raconter une belle histoire, mais surtout pour nous dire trois choses importantes sur Jésus.

Tout d'abord que Jésus de Nazareth n'est pas un citoyen juif comme les autres. les juifs qui viennent demander le baptême de Jean-Baptiste sont purifiés. A son baptême, Jésus est déclaré Fils de Dieu: Une voix venue du ciel se fit entendre: Tu es mon Fils bien-aimé, il m'a plu de te choisir". Le baptême dans le Jourdain est donc ce lieu et ce moment où la véritable identité de jésus est révélée.

Ensuite, comme les autres évangélistes, Marc veut aussi signaler que le baptême marque l'entrée de Jésus dans sa vie publique: "Après que Jean eut été livré, Jésus vint en Galilée, il proclamait l'Evangile de Dieu" verset 14. Au sortir du Jourdain commence pour Jésus une vie nouvelle. Désormais , il parcourra le pays pour prêcher au nom de Dieu.

Enfin, il faut remarquer qu'au moment de son baptême, Jésus est envahi par l'Esprit Saint: "l'Esprit comme une colombe descendit sur lui". Certes, il possédait déjà l'Esprit mais il lui est ici redonné en vue de la nouvelle étape de sa vie qu'il entreprend. C'est dans la force de l'Esprit qu'il accomplira les signes, les miracles, qui annoncent la venue du Royaume de Dieu sur terre.

Ce que l'on vient de dire du baptême de Jésus, on peut l'affirmer de notre propre baptême. car le jour où le prêtre, ou le diacre, a versé sur nous l'eau du baptême au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, nous avons été reconnus officiellement enfants de Dieu. Après l'inscription de notre nom sur le registre d'état-civil, a eu lieu notre inscription sur le registre d'état-divin.

Comme le Christ nous pouvons nous nommer fils et filles de Dieu. Ce nom n'est pas un titre honorifique, un jeu de mot: ce nom est une réalité. Aujourd'hui, nous pouvons nous poser la question de savoir si nous sommes toujours suffisamment conscients de cette richesse que représente d'être membre de la famille de Dieu, d'être les bien-aimés du Père et de pouvoir appeler Dieu "notre Père "comme le Christ lui-même l'a fait.

 

Certes, me direz-vous, mon baptême m'a fait fils ou fille de Dieu. Mais ce n'est pas pour autant que je suis parti de suite prêcher l'Evangile comme Jésus l'a fait. Quelques jours ou quelques mois après la naissance ce n'est pas évident de partir en mission. Oui, mais il reste que la condition de baptisé implique une mission; celle de témoigner du Christ et de son message, quand on est en mesure de le faire. Si nos parents, parrain et marraine nous ont conduits par l'initiation chrétienne qui continue avec les sacrements de l'Eucharistie et de la Confirmation, s'ils nous ont conduits à devenir des chrétiens adultes; alors je suis appelé par mon baptême à refléter autour de moi de la grâce que j'ai reçue. Aujourd'hui il convient donc, il est bon, de nous demander dans quelle mesure, tout au long de notre vie nous manifestons la foi, l'amour et l'espérance qui nous habitent. Cela doit bien sûr commencer à la maison et auprès de tous ceux que nous rencontrons.

Disons un mot de l'Esprit Saint. L'Esprit Saint est communiqué à tous les baptisés. C'est lui qui nous fait grandir dans la foi, c'est lui qui nous soutient dans l'exercice de notre mission. Toute la force de l'Esprit qui s'est autrefois manifestée en Jésus, se déploie maintenant en nous les croyants. Jésus nous a dit que nous pouvions accomplir des œuvres plus grandes que les siennes: "En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera lui aussi les œuvres que je fais; il en fera même de plus grandes..." Jn 14, 12. Des œuvres qui prolongent celles du Christ, des œuvres qui font croître le Royaume de Dieu. Alors il est le moment de se poser quelques questions: qu'en est-il de l'action de l'Esprit en nous depuis le jour de notre baptême? Avons-nous suffisamment laissé l'Esprit travailler en nous? Avons-nous collaboré à son action afin de devenir des chrétiens adultes, responsables et rayonnants? Les économistes font des statistiques et des courbes: courbe de l'évolution du prix du baril de pétrole, cours du taux du dollar, courbe du chômage... ça monte, ça descend... La courbe de notre développement chrétien va-t-elle toujours vers le haut ou bien présente-t-elle une chute inquiétante, révélatrice d'une dégénérescence spirituelle? Ce sont de bonnes questions pour ce jour où nous célébrons le baptême du Christ et notre propre baptême.

Lors de l'un de ses voyages en France métropolitaine, le pape saint Jean Paul II a lancé cette interrogation au pays: "France, qu'as-tu fait de ton baptême?" C'est percutant et dérangeant.

 

Et si on se laissait percuter et déranger: diocèse de Papeete qu'as-tu fait de ton baptême? communauté paroissiale de st Etienne qu'as-tu fait de ton baptême?

Et toi Père Jean-Pierre, et toi Père Landry, et nous tous ce matin rassemblés, qu'avons- nous fait... que sommes-nous en train de faire de notre baptême?

 

AMEN.