12ème Dim. TO Mt 10, 26-33

12ème Dimanche du Temps Ordinaire – Mt. 10, 26-33

 

Jp 15Matthieu a écrit son évangile aux alentours de l’an 80, une cinquantaine d’années après la mort du Christ. Son message était adressé à une communauté chrétienne dont la plupart des membres étaient issus du judaïsme ! Et ces premiers chrétiens étaient très conscients de l’importance de diffuser la foi autour d’eux. Ils portaient dans leur cœur cette consigne par laquelle se termine l’évangile de Matthieu : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et apprenez-leur à garder tous les commandements que Je vous ai donnés. »

 

Mais annoncer l’évangile ouvertement à cette époque, cela n’était pas évident, ni simple. Plusieurs communautés chrétiennes étaient persécutées dont la communauté même à qui Matthieu s’adresse. En effet, beaucoup parmi les juifs considéraient les chrétiens comme des traîtres, des renégats, des hérétiques qu’il fallait éliminer.

 

A cette époque, témoigner de sa foi chrétienne c’était parfois risquer sa vie. On comprend que certains se sont fait discrets, et n’aient pas élever la voix. Alors Matthieu réagit et rappelle à ses frères et sœurs dans la foi les paroles de Jésus : « Ne craignez pas… Soyez donc sans crainte ».

 

Pour les convaincre de proclamer au grand jour leur foi, il utilise deux arguments. Le premier concerne leur peur de la mort. Il dit à ses frères et sœurs que leurs ennemis peuvent tuer leur corps mais non pas l’âme. Et il précise que la providence veille sur eux, comme sur les moineaux (vinis). Il faut donc à ses chrétiens, penser plutôt à sauver leur âme au lieu de risquer de la perdre en tentant de sauver son corps.

 

Le deuxième argument est le suivant : il faut d’abord penser au jour où ils auront à répondre de leur comportement devant Dieu, leur Père. S’ils n’ont pas eu honte de dire leur foi en Jésus Christ, s’ils n’ont pas rougi du Christ, ils pourront alors compter sur son intercession ; c’est le Christ qui parlera en leur faveur à son Père.

 

L’évangile de Matthieu est applicable aussi maintenant, pour nous les chrétiens de 2017. Cette parole nous interpelle sur notre comportement chrétien.

Nous avons-nous aussi à proclamer notre foi. Ne pas la faire, c’est ne pas être chrétien. La foi ne nous a pas été donnée pour être mis en terre et conservée peureusement. La foi nous a été confiée pour que nous la répandions tout autour. Et si nous regardons notre situation, elle est nettement plus favorable que celle où se trouvait la communauté de Matthieu. Nous ne sommes pas persécutés parce que chrétiens, pas de danger non plus d’être mis à mort.

 

Mais il se peut que nous soyons parfois des peureux : peur de passer pour des rétrogrades, des « has been », des marginaux, peur de faire rire de soi parce qu’aux yeux de certains, croire en Dieu et au christ, c’est très naïf, très peu moderne, pas du tout dans le vent.

  • Comme l’a fait celui qui n’avait reçu qu’une seule pièce d’argent
  • Il se peut que nous pensions qu’aller à la messe, cela suffit !

 

Laissons-nous interroger, interpeller par l’évangile d’aujourd’hui. Demandons-nous quels efforts faisons-nous actuellement pour témoigner notre foi.

Soyons précis. Demandons-nous si, depuis une semaine, un mois, il nous est arrivé de prendre ouvertement parti pour le Christ et Son Eglise. A la paroisse, à Tibériade ou à Cana, c’est facile. Mais au bureau, à l’atelier, à la maison…

 

Voyons si nous ne pourrions pas témoigner davantage. Précisons en quel domaine, dans quelles circonstances, auprès de qui. Examinons tout cela en ruminant la parole de Jésus que nous venons d’entendre : « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi Je le renierai devant mon Père qui est aux cieux ».

 

Nous aurions tort de prendre cette parole à la légère !

 

AMEN !