CI n°12 du 20-03-2024

COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 20 MARS 2024

REGARD SUR L’ACTUALITE
MAIS UN SAMARITAIN, QUI ETAIT EN ROUTE, ARRIVA PRES DE LUI ;
IL LE VIT ET FUT SAISI DE COMPASSION.


Entendu aux informations de ce Mardi 19 Mars : 10 cas de suicides surtout chez les moins de 25 ans, depuis le début de 2024 ! Ruptures amoureuses, chômage, climat familial violent en sont bien souvent la cause … Peut-être devons-nous y ajouter plus profondément le manque d’un projet de société qui donnerait sens à la vie, qui donnerait aux jeunes le goût et le désir de bâtir, de construire ensemble, au lieu de mettre en avant toujours plus la recherche du profit chacun pour soi, de la vie facile, de la réussite à n’importe quel prix… Peut-être aussi faudrait-il ajouter pour ces jeunes en détresse la difficulté de trouver sur leur route des frères ou des soeurs capables de percevoir chez eux les signes que quelque chose ne va pas, des signes d’appel à l’aide, des frères et des soeurs capables de les écouter sans juger, de les aider, de prendre du temps pour essayer de comprendre et partager leur souffrance, en un mot, d’accompagner celui ou celle qui appelle au secours et qui est affronté à la solitude, une solitude qui ne fait qu’aggraver sa situation, même avec le vini en main !!! (Le virtuel ne remplacera jamais le dialogue face à face !) N’est-ce pas ce manque de présence, d’attention fraternelle, d’attention à celui ou celle qui est dans la détresse, la souffrance, le besoin d’attention, qui fragilise encore davantage ceux qui affrontent difficilement les épreuves de la vie ?


Ce constat pourrait s’appliquer plus largement à d’autres personnes en situation de souffrance. Quelle attention, quel soutien, quel réconfort pour ces femmes tentées de recourir à l’avortement par désespoir, se sentant incapables de porter seules l’avenir de l’enfant qu’elles portent en elles, sans qu’aucune présence ne soit à leurs côtés pour les accompagner sur un chemin de vie et non de mort ? Dans un article publié dans l’Osservatore Romano du 05 Mars 2024, Mgr Pierre d’ORNELLAS, archevêque de Rennes écrivait ceci : « Il est urgent que l’Église amplifie son action sociale auprès des femmes en détresse. Qu’avec courage, les catholiques soient créatifs pour accompagner avec délicatesse et espérance ! La foi en Dieu appelle le plus grand respect de la liberté d’autrui (de la femme comme celle de son conjoint), en l’aidant à se libérer de ses entraves, en consolant, en ouvrant les coeurs à la beauté de la vie, en éclairant le discernement et en suscitant le soutien fraternel. Cette action sociale contribuera à diminuer le nombre d’IVG « qui demeure une atteinte à la vie en son commencement », comme l’ont souligné les évêques en France ».


Quelle attention, quel soutien, quel réconfort pour ces malades qui n’en peuvent plus de souffrir et se posent au plus profond de leur conscience le choix crucial de mourir ou de vivre ? Commentant les positions du Comité consultatif national d’Ethique sur l’aide active à mourir, Mgr d’ORNELLAS écrit : «Le Comité consultatif national d’Ethique utilise le même mot « fraternité » pour qualifier à la fois l’aide active à mourir et l’accompagnement par les soins palliatifs. Mais comment appeler fraternel le geste qui donne la mort à son frère qui la demanderait ? Ce n’est pas dans le brouillard qu’on discerne le projet de société à édifier ! Soit nous choisissons une société des désirs individuels qui s’imposent à tous, y compris au corps médical, société fragile et fluctuante, sans consistance et sans visée commune. Soit nous souhaitons une société de la fraternité grâce à laquelle les personnes les plus vulnérables sont collectivement entourées de considération et accompagnées par le soin, société cohérente, bâtie sur un projet fort et commun pour tous, sur une espérance ».


Le Seigneur dit à Caïn : « Où est ton frère Abel ? » Caïn répondit : « Je ne sais pas. Est-ce que je suis, moi, le gardien de mon frère ? » (Gn 4, 9)



+ Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU